- 9 mars 2016 - Ukraine
LA VÉRITÉ SUR LES ÉVÉNEMENTS DE 1946
Une tribune intitulée “Il est urgent pour les chrétiens orthodoxes de reconnaître la terrible vérité du 10 mars 1946” est diffusée en plusieurs langues à l’occasion du 70ème anniversaire du pseudo-synode de Lviv, le 10 mars 1946.
Le Pape François a exprimé sa «profonde gratitude» à l'Église gréco-catholique ukrainienne pour «sa fidélité» et son «union indéfectible avec le Successeur de Pierre» en ces circonstances. Un témoignage de foi «aux prix de tribulations et même du martyr».
Le Saint-Père s’exprimait ainsi dans un message publié dimanche 6 mars et adressé à l’archevêque majeur de Kiev Sviastoslav Shevchuk, à l’occasion du 70ème anniversaire de ce "pseudo-Synode" de Lviv.
Le Pape a également fait part de sa «solidarité envers les prêtres et les fidèles pour ce qu’ils font en ce temps difficile, marqué par les tribulations de la guerre, pour soulager les souffrances de la population et pour chercher les voies de la paix pour la chère terre Ukrainienne».
Le chef de l’Église gréco-catholique ukrainienne avait été reçu par le Saint-Père samedi 5 mars, avec d’autres évêques de cette Église qui compte environ cinq millions de fidèles. «Nous sommes venus réaffirmer notre communion avec le Saint-Père, et lui demander son aide pour le peuple d’Ukraine en souffrance, et le Pape nous a écoutés», avait déclaré suite à cette audience l’archevêque majeur de Kiev, Sviatoslav Shevchuk.
Revenons sur ces événements du 10 mars 1946, quand à Lviv, l’Église grecque catholique ukrainienne a été intégrée de force dans l’Eglise orthodoxe de Russie sous la pression du pouvoir soviétique et de Staline.
Au moment où ces participants au pseudo-synode votèrent les 8 et 9 mars pour la « réunification » de leur Église au patriarcat de Moscou tous les évêques grecs catholiques ukrainiens se trouvaient en prison sous les verrous. 216 prêtres et 19 laïcs furent alors réunis à la cathédrale Saint-Georges de Lviv par le NKVD, ancêtre du KGB, à la merci d’un « groupe d’initiative » conduit par deux évêques orthodoxes Antony Pelvetsky et Myhailo Melnyk et par un prêtre orthodoxe Gavril Kostelnyk.
Les archives révèlent que c’est Staline lui-même qui décida de l’élimination de cette Église grecque catholique ukrainienne en février 1945 douze jours après la conférence de Yalta tenue en compagnie de Winston Churchill et Franklin D. Roosevelt.”
” Les historiens et théologiens sérieux n’émettent aucun doute sur le fait que le synode de Lviv des 8-10 mars 1946 de l’Église grecque catholique ukrainienne ne fut qu’un simulacre.
Bohdan Bociurkiw, qui fut professeur d’histoire à l’université Carleton d’Ottawa, a écrit une somme documentaire à ce sujet qui n’a jamais été contredite. Le Pape Benoît XVI a parlé en 2006 d’un « pseudo-synode » ayant « porté gravement atteinte à l’unité ecclésiale ». Nicolas Lossky, théologien orthodoxe français membre du patriarcat de Moscou, a reconnu lui aussi qu’il s’agissait d’un simulacre.
A cause de sa suppression en 1946 et jusqu’en 1989, l’Église grecque catholique, forte de plus de 5 millions de membres en Ukraine, devint de facto, la principale victime mais aussi la principale force d’opposition au régime soviétique à l’intérieur des frontières de l’URSS.
Nombreux sont ceux qui appellent les autorités orthodoxes actuelles, en Russie, en Ukraine et ailleurs, à reconnaître la nullité des décisions tragiques du concile de Lviv. Par ailleurs, le métropolite Hilarion de Volokolamsk (Patriarcat de Moscou) a appelé “de ses vœux les “efforts communs des orthodoxes et des gréco-catholiques” ukrainiens pour dépasser une hostilité historique” dans l’Osservatore Romano du 4 mars dernier.
Cette tribune le demande sous la signature de personnalités orthodoxes, russes et ukrainiennes. Parmi les co-signataires : les pères Georges Kovalenko, Michael Plekon, Christophe Levalois, la poétesse et universitaire russe Olga Sedakova, l’historien Antoine Arjakovsky, les philosophes Bertrand Vergely et Constantin Sigov, le président de l’Acer-Mjo Cyrille Sollogoub, l’écrivain américain Jim Forest, l’universitaire Daniel Struve.
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L’Église orthodoxe de Russie dans son ensemble ne peut pas être tenue responsable de décisions prises par des autorités ecclésiastiques manipulées ou terrorisés par le NKVD-KGB. Cependant nous, chrétiens orthodoxes, vivant 70 ans après les événements, nous nous sentons responsables du silence coupable qui entoure la destruction de cette Église par le régime soviétique avec la participation du patriarcat de Moscou.
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Nous savons que des millions de chrétiens orthodoxes dans le monde condamnent fermement les persécutions anti-religieuses du gouvernement soviétique et de Joseph Djougachvili en particulier.
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Aussi, en ce jour commémoratif du 10 mars 1946, et à la veille du dimanche 13 mars 2016, dimanche du Pardon dans le calendrier liturgique orthodoxe, nous assurons l’Église grecque catholique ukrainienne de notre solidarité, de notre prière pour toutes les victimes innocentes de cette Église, qui furent emprisonnées, torturées, déportées et assassinées par le gouvernement soviétique avec la complicité du patriarcat de Moscou.
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Nous leur demandons humblement pardon pour toutes les injustices dont ils ont été victimes sous couvert de l’autorité de l’Église orthodoxe.
" Nous nous inclinons devant les martyrs de cette Église grecque catholique ukrainienne. “ (source : Orthodoxie)
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