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du 7 au 9 mars 2016 (semaine 10)
 


- 9 mars 2016
- Allemagne
POUR UNE COLLABORATION ENTRE L'ÉTAT ET L'ÉGLISE

Le 3 mars, les chargés de la lutte contre la pédophilie au sein du gouvernement fédéral et de la conférence épiscopale ont signé un nouvel accord sur la protection des élèves dans les écoles dépendant de l’Eglise.

Les 60 responsables de cette lutte au sein des diocèses allemands se sont réunis à Cologne autour de Mgr Ackermann, en charge de ce difficile dossier. Johann-Wilhelm Rörig, le responsable fédéral était présent et s’est félicité des progrès accomplis.

Cet accord fait suite à un premier document signé en 2012 entre le gouvernement et l’épiscopat pour lutter conjointement contre la pédophilie.

Parmi les intervenants, deux femmes : la responsable pour l’épiscopat , de la cellule de travail sur la pastorale féminine, Hildegung Keul et Karlijn Demasure, en charge du centre de protection de l’enfance à l’Université Pontificale Grégorienne. Elles ont toutes deux abordé des problèmes peu médiatisés.

Pour Hildegund Keul, il faut s’attaquer en premier lieu aux plaies des victimes, car, en se taisant, « les autorités de l’Eglise ont blessé les victimes pour que l’institution elle-même ne soit pas blessée ». De tels procédés de protection ont en elles-mêmes un potentiel de violence qui peut déboucher sur des atteintes des droits de l’homme : « L’Eglise a le droit de se protéger mais pas n’importe quand ni à n’importe quel prix ».

Même si les plaies peuvent être apparemment guéries, il n’en reste pas moins des stigmates. C’est pourquoi Hildegund Keul a suggéré l’élaboration de « rituels de cicatrisation » qui permettrait de les faire sortir de leur état de victimisation.

Autre piste, celle de cérémonies religieuses sans contrainte qui puissent ne pas rappeler aux victimes leur traumatisme, mais les dépasser. En exemple, elle a rappelé que nombre de ces victimes avaient du mal à prononcer dans le « Notre Père », la phrase « que ta volonté soit faite ».

Karlijn Demasure estime qu’il faut travailler sur des représentations et des récits plutôt que sur des concepts « qui n’atteignent que le cerveau mais pas le cœur ». Les victimes ne trouveront une nouvelle voie vers Dieu que lorsqu’on aura détruit les représentations de Dieu qu’ils ont en eux : il faut qu’ils reviennent à l’image du Dieu-ami pour qu’ils aient de nouveau confiance en lui pour entamer leur questionnement : « Dieu s’occupe-t-il vraiment de moi ? – quelle est ma propre responsabilité dans ce que j’ai subi ? ».

Enfin, un aspect important a été soulevé par Mgr Ackermann : celui de l’image du prêtre maintenant et désormais. Qu’en est-il de l’idéalisation de son rôle après cette tempête ?

Et puis, il faut aussi s’occuper des responsables, ils restent des hommes avec leur dignité personnelle. (source : KNA)

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