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du 20 au 27 mars 2016 (semaine 12)
 


- 27 mars 2016
- Bangladesh
ASSASSINÉ PARCE QUE CONVERTI

Une « formation de sécurité » a tué « le prédicateur » pour servir de « leçon aux autres », déclare l’organisation de l’Etat islamique revendiquant l’assassinat, le 22 mars, dans le nord du Bangladesh, d’un musulman converti au christianisme.

Cette action est une nouvelle manifestation des vives tensions que vit ce pays de 168 millions d’habitants, dont 92 % sont musulmans.

L’assassinat de mardi s’est produit à Kurigram, ville du nord du pays. Selon la police locale, Hossain Ali faisait sa marche matinale lorsqu’il a été arrêté par trois hommes circulant à moto. Deux d’entre eux l’ont attaqué au couteau et lui ont tranché la gorge, avant que le groupe ne prenne la fuite en jetant un cocktail Molotov afin de semer la panique et dissuader tout éventuel poursuivant. Hossain Ali, 68 ans, est mort sur le coup.

« Il n’était pas un pasteur ou un chrétien connu .» Musulman, il était devenu chrétien en 1999 en se convertissant, lui et sa famille, pour rejoindre une communauté presbytérienne locale.

Dans un pays où les chrétiens représentent moins de un pour cent de la population et où les minorités religieuses et tous ceux qui ne sont pas perçus comme orthodoxes par les tenants d’un islam sunnite ultra majoritaire au Bangladesh ont été la cible d’actions violentes et meurtrières ces derniers temps, les réactions ont été vives.

Pour Theophil Nokrek, secrétaire de la Commission ‘Justice et Paix’ de l’épiscopat catholique, « le gouvernement et les pouvoirs publics ne doivent pas considérer cet assassinat comme un acte isolé de violence contre les minorités ; ils doivent prendre des mesures énergiques et immédiates pour assurer la justice et empêcher ces crimes de se produire à nouveau ».

" Nous vivons dans un Etat laïque mais les minorités religieuses sont prises pour cible et le gouvernement a failli à son devoir de protection," a-t-il poursuivi.

Ces derniers mois, des chrétiens ont été directement visés à plusieurs reprises. Le 5 octobre dernier, un pasteur protestant, Luke Sarkar, 50 ans, a été grièvement blessé à l’arme blanche, par des militants du Jamaat-ul-Mujahedin Bangladesh, un groupe islamiste.

Le 18 novembre 2015, ce fut au tour d’un prêtre catholique, le P. Piero Parolari, missionnaire italien de 64 ans, d’être blessé par balles, à Dinajpur, dans le nord du pays.

A cette liste, il faudrait ajouter les assassinats de Cesare Tabella, ressortissant italien engagé dans l’aide au développement, tué le 28 septembre 2015 à Dacca, et d’un Japonais, tué par balles le 3 octobre dernier dans le district de Rangpur.

A chaque fois que l’Etat islamique a revendiqué certaines de ces actions, la police a répondu qu’elle estimait que cette organisation n’était pas implantée au Bangladesh. Les autorités incriminent plutôt le Jamaat-ul-Mujahideen, dont six des principaux dirigeants ont été pendus en 2007 et dont cinq membres ont été tués lors d’échanges de tir avec la police depuis novembre dernier. (source
: Mepasie)

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