- 27 mars 2016
A PROPOS DE LA RENCONTRE DU PAPE ET DU PARIARCHE
Le rendez-vous du Pape François avec le patriarche Kirill a été organisé dans la plus grande discrétion entre Rome et Moscou, par le cardinal Koch et le métropolite Hilarion qui en ont longuement négocié les thèmes et la déclaration.
L’annonce qui en a été faite le 5 février, à Rome et en Russie, est l’aboutissement d’un projet « préparé depuis longtemps ». En pratique, depuis deux ans, précise le porte-parole du Vatican, le P. Federico Lombardi.
C’est même en fait dès l’automne 2013 que le métropolite Hilarion, directeur des relations extérieures au Patriarcat de Moscou, fait savoir le souhait du patriarche Kirill de concrétiser une rencontre avec le Pape, une idée jusqu’ici sans cesse caressée mais toujours repoussée.
Le métropolite
Hilarion vient le dire en personne au pape François le 12 novembre 2013. Un mois plus tard, le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, seul dans le secret du projet, effectue une visite de cinq jours en Russie.
« Pour moi, l’œcuménisme est prioritaire », déclare au même moment le pape François dans une interview à La Stampa, tout en ajoutant, significativement, que « peut-être le temps n’est pas encore venu à “l’unité” ».
La notion d’unité est ultrasensible dans le vocabulaire orthodoxe russe, qui préfère s’en tenir à celle d’« alliés » pour « témoigner ensemble » des « valeurs chrétiennes ». Le Saint-Siège s’en accommode et se lance dans les négociations. Chaque mot est pesé, sous-pesé, biffé et remplacé.
Le cardinal Koch rend compte au Pape seul. Ni la secrétairerie d’État, ni les nonces, ni les ambassadeurs et les évêques des pays concernés ne sont prévenus de ces tractations ecclésio-diplomatiques tenues dans le plus grand secret.
Questionné ces
derniers temps et libéré des secrets de la préparation de la rencontre, le cardinal a répondu à certaines questions qui lui sont désormais posées.
" Comment avez-vous vécu cette rencontre à Cuba ? La rencontre à La Havane a été très amicale, très fraternelle. La formule de la déclaration qui dit que "nous ne sommes pas concurrents, nous sommes des frères" a vraiment été confirmée. Le dialogue a été très ouvert et fraternel."
Bien sûr il ne s'agit que d'un début. Mais je suis très heureux que le patriarche Cyrille ait relevé qu'une deuxième ou une troisième rencontre seraient beaucoup plus faciles que la première. On ne peut certes pas tout attendre d'une première rencontre, mais elle a été en même temps une porte ouverte à d'autres et à un approfondissement du dialogue dans l'avenir. (source : Vatican-VIS)
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