- 27 mars 2016
OÙ EN SONT LES RELATIONS AVEC LE JUDAISME
Vous êtes président de la Commission pour les relations religieuses avec le judaïsme. Comment jugez-vous la situation actuelle dans ce domaine ? Et le cardinal Koch répond : " Je juge ce dialogue très positif."
" D'autant que les
retours que nous avons du côté juif sont très réjouissants. Je constate que, durant les 50 dernières années, depuis la déclaration "Nostra Aetate" du Concile Vatican II, les collaborations aux plans politique, social et théologique se sont développées très positivement.
" L'Institut pour la recherche judéo-chrétienne de l'Université de Lucerne y apporte une contribution importante. Les juifs veulent être en contact avec l'Eglise catholique. Ils la voient comme un partenaire solide dans la lutte contre l'antisémitisme qui aujourd'hui reprend.
" Beaucoup de juifs souhaitent venir à Rome pour y rencontrer le pape. On pourrait arranger une audience pontificale chaque semaine. Cela montre qu'il existe actuellement une relation bonne et amicale entre juifs et chrétiens.
"
Lors de sa visite à la synagogue de Rome, le Pape Jean Paul II avait clairement affirmé que notre relation avec le judaïsme n'est pas extrinsèque, mais intrinsèque. C'est-à-dire que nous ne pouvons pas nous comprendre nous-mêmes sans ce lien avec le judaïsme.
" Mais je ne crois pas que cela soit encore suffisamment entré dans la conscience générale des croyants. Le judaïsme est toujours vu comme une autre religion. Nous parlons de dialogue interreligieux, et nous ne ressentons pas que ce dialogue avec le judaïsme est tout à fait particulier. Je crois qu'il y a là sans doute encore beaucoup à faire.
" Il est absolument impossible d'être chrétien et antisémite, car il me paraît très important de retrouver les racines de l'Ancien Testament dans la liturgie catholique. Il existe pour chaque dimanche une lecture de l'Ancien Testament, malheureusement elle est souvent laissée de côté. Dans la liturgie de Pâques, nous avons des racines juives qui nous rendent toujours à nouveau conscients du fait que le judaïsme et le christianisme sont étroitement liés.
" Quant à la
question de la prière pour les juifs du Vendredi-Saint, je considère la formulation du pape Benoît XVI comme tout à fait en ordre. (Prions pour les Juifs à qui Dieu a parlé, en premier: qu'ils progressent dans l'amour de son Nom et la fidélité de son Alliance, ndlr). Elle traduit exactement dans une intention de prière ce que théologiquement on peut dire sur la relation entre judaïsme et christianisme.
"
Il s'agit d'une demande eschatologique pour qu'à la fin des temps, quand tous les peuples seront dans le royaume de Dieu, les juifs puissent aussi reconnaître le Christ. Cette prière est mal comprise lorsqu'on y voit un appel à la mission envers les juifs, ce qui n'est pas du tout son sens.
"
Il reste cependant une difficulté. Le pape a reformulé la prière d'intercession, mais l'ancien titre "pour la conversion des juifs" est demeuré. Je pense qu'il faudrait changer aussi ce titre afin qu'il corresponde au contenu de la prière. L'intention en tant que telle me semble correcte. (source : cath.ch)
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