- 27 mars 2016 - Jérusalem
LA RESTAURATION DU TOMBEAU DU CHRIST
A Jérusalem, l'église où se trouve la Tombe du Christ à l'intérieur du Saint Sépulcre va être restaurée et ce chantier inédit devrait commencer après la Pâques orthodoxe et durer huit mois. Située au centre, la tombe est aujourd’hui délabrée.
En pleine Semaine sainte. les pèlerins présents au Saint-Sépulcre ont assisté, surpris, à une scène inhabituelle : la bénédiction d’échafaudages sur le chantier de restauration du tombeau du Christ, par des religieux grecs-orthodoxes, franciscains et arméniens.
Personne, ou presque, ne savait qu’un chantier était sur le point de se tenir dans la Basilique de la Résurrection. Ces derniers mois, des scientifiques grecs d’Athènes avaient mené leurs études de faisabilité en toute discrétion, supervisés par les Eglises de Terre sainte, gardiennes des lieux saints.
Quelques nouvelles étaient bien parues au fur et à mesure, mais uniquement en grec, notamment sur le site du patriarcat grec-orthodoxe de Jérusalem. Les travaux devraient commencer juste après la Pâques des orthodoxes, le 1er mai, et durer au moins huit mois - il ne s’achèveront donc pas, a priori, avant le début de l’année 2017.
Les Eglises , responsables du Saint-Sépulcre, ont décidé de procéder à une restauration conservative : autrement dit, l’édifice sera démonté puis reconstruit à l’identique, et consolidé. Toutes les plaques de marbres qui peuvent être conservées seront nettoyées ; seules les pièces les plus fragiles seront remplacées.
Lors d’une conférence donnée récemment à Athènes, une scientifique grecque, Antonia Moropoulou, a présenté les défauts structurels de l’édifice. Certains datent de sa construction, en 1810, après un grand incendie en 1808. Jusqu’en 1868, le dôme de la rotonde ne le protégeait pas entièrement des intempéries. Fragile et instable, l’édicule fut également malmené par plusieurs tremblements de terre (en 1931 et 1934 notamment) et a par ailleurs commencé à s’affaisser sous son propre poids.
Des facteurs plus récents ont contribué à fragiliser l’édifice aujourd’hui. En premier lieu, l’importante fréquentation du Saint Sépulcre, où se pressent chaque année plusieurs millions de pèlerins et touristes.
L’humidité entraîne la distorsion des blocs de marbre entre eux tandis que les cierges, en se consumant pendant des heures à proximité, causent d’importantes contraintes thermiques sur le marbre. Quant aux fumées, elles entraînent une accumulation de dépôts noirs et huileux.
Les travaux sont financés par les trois principales confessions chrétiennes du Saint-Sépulcre les grecs-orthodoxes, les franciscains, les arméniens. A leur participation s’ajouteront des financements publics du gouvernement grec et des bienfaiteurs privés. Le Fonds mondial pour les monuments (World Monuments Fund, WMF) s’est dit intéressé pour participer.
La véritable tombe du Christ fut probablement ensevelie vers 135, quand l’empereur Hadrien fit élever un temple païen dans le jardin de la Résurrection. Après 335, l’empereur Constantin fit construire la première église du Saint-Sépulcre. La roche originelle fut recouverte de marbre : ce fut le premier édicule.
Endommagé par les Perses en 614, pillé et détruit en 1009 sur ordre d’Al-Hakim bi-Amr Allah, il fut remplacé par un édicule de facture romane vers 1014. En 1555, il fut remplacé par un édifice assez proche du précédent mais marqué par l’influence gothique. Il ne résista pas à l’incendie de 1808 et fut remplacé par l’actuel édicule. (source : Chrétiens orientaux et Custodia-org)
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