Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 20 au 27 mars 2016 (semaine 12)
 


- 27 mars 2016
- Syrie
A PROPOS DU "GÉNOCIDE CHRÉTIEN"

Pour l’Archevêque syro-catholique d’Hassaké-Nisibi, la déclaration américaine relative au « génocide des chrétiens » au Proche-Orient ne constitue qu'une « opération géopolitique instrumentale. »

Le parcours qui a porté l’Administration américaine à reconnaître comme « génocide » les violences perpétrées par le prétendu « Etat islamique » sur les chrétiens, « instrumentalise la catégorie de génocide pour ses propres intérêts ».

La déclaration du Secrétaire d’Etat américain, John Kerry, n'est que la réponse à la mobilisation de groupes qui, depuis longtemps, sollicitaient de l’administration américaine l’application du concept de « génocide » aux différentes formes de brutalité et d’oppression perpétrées par les militants du prétendu « Etat islamique » à l’encontre des chrétiens et d’autres groupes minoritaires.

Selon Mgr Hindo, qui exerce son ministère pastoral dans l’une des zones les plus tourmentées du nord-est de la Syrie, « la proclamation du génocide est accomplie en braquant les feux de la rampe sur le prétendu « Etat islamique » et en censurant toutes les complicités et les processus historiques et politiques qui ont porté à la création du monstre djihadiste, à partir de la guerre faite en Afghanistan contre les soviétiques au travers du soutien aux groupes armés islamistes.

Selon l’archevêque syro-catholique d’Hassakè-Nisibi, la déclaration de « génocide contre les chrétiens » de la part de l’Administration américaine représente également une tentative de récupérer du terrain face au prestige accru de la Russie parmi les peuples du Proche-Orient.

« L’intervention russe en Syrie – souligne l’archevêque – a fait croître l’autorité de Moscou dans un vaste secteur des peuples du Proche-Orient et pas seulement parmi les chrétiens. Des cercles puissants des Etats-Unis la craignent et maintenant, ils jouent la carte de la protection des chrétiens. On semblerait être revenus au XIX° siècle, lorsque la protection des chrétiens au Proche-Orient constituait également un instrument pour des opérations géopolitiques visant à augmenter l’influence dans la région ».

Selon l’archevêque, il est trompeur de présenter les chrétiens comme les seules victimes ou les victimes prioritaires des violences du prétendu « Etat islamique ». « Ces fous – fait remarquer Mgr Hindo – tuent des chiites, des alaouites et même tous les sunnites qui ne se soumettent pas à eux.

Les chrétiens représentent une partie minime des 200.000 morts du conflit syrien et je le répète, dans certains cas, il est accordé aux chrétiens de pouvoir fuir ou de payer la taxe de soumission, alors que pour les non chrétiens, la seule solution est la mort ». (source
: Chrétiens orientaux)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil