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du 7 au 9 avril 2016 (semaine 14)
 


- 9 avril 2016

CHRÉTIENS D'IDENTITÉ ET CHRÉTIENS D'OUVERTURE

Sous le titre « Vatican II : un concile pour rien ? », un colloque a rassemblé une centaine de participants du 1er au 3 avril, selon une typologie sociologique qui distingue « catholiques d’ouverture » et « catholiques d’identité ».

Ce colloque s'est déroulé à l’Abbaye Saint-Jacut-de-la-mer, dans les Côtes d'Armor, un centre culturel qui se veut « un lieu de rencontre des idées et des différences », tient à souligner Phlippe Portier, l'un des animateurs.

On constate en effet une polarisation des modes de compréhension du catholicisme. Ces deux catégories renvoient à des conceptions très différentes de leur rapport au monde et à l’Église. Le colloque a rappelé que les catholiques d’identité ont une conception plutôt pessimiste du monde tel qu’il va et, tandis que les catholiques d’ouverture estiment qu’il faut prendre en compte, dans le monde d’aujourd’hui, les ferments de progrès, de miséricorde qu’ils y voient.

Tandis que les catholiques d’identité privilégient l’idée qu’il faut construire le social sur des normes objectives, les catholiques d’ouverture considèrent que c’est à partir de la rencontre, du dialogue des consciences, que l’on peut construire le monde, sans qu’une norme préalable vienne boucher les horizons.

Dans les décennies précédant le Concile, poursuit Philippe Portier; des travaux de théologiens ou de philosophes comme Jacques Maritain, Henri de Lubac, Yves Congar, avaient développé l’idée que l’Église devait faire évoluer ses modes d’organisation interne et ses rapports avec la société.

" Dans la suite de ces travaux, le Concile a accepté et affirmé la différenciation des sphères d’activité humaine et admis que la parole ecclésiale ne devrait pas nécessairement recouvrir la totalité des champs d’activité sociale, affirmant une plus grande autonomie des croyants, appelés à faire davantage jouer leur conscience.

" Cette évolution, dit encore Philippe Portier, n'a pas toujours empêché l'éloignement entre l'institution ecclésiale et la société, à partir des années 1960, sur fond de rupture dans la société française, et malgré les jalons posés par le Concile. Celui-ci, en Eglise, a transformé les modes de fonctionnement, même si les catholiques d'ouverture reprochent parfois à l'Eglise ses travers trop autoritaires.

La question de la façon dont l’Église formule son dogme et relit sa tradition a été sous-jacente à la totalité des interventions. de ce colloque. " Aussi, les orientations du pape en ce qui concerne la réception aujourd’hui du concile Vatican II, sont perçues d'un point de vue très favorable."

Certains ont formulé l’idée que l’appropriation par soi-même de sa tradition pouvait conduire à se passer des règles d’une institution établie. Une telle évolution relèverait d’une spiritualité plus que de l’Église. Une autre vision a été exprimée, par une partie des orateurs et la plupart des participants, proposant de s’approprier l’Église pour la modifier de l’intérieur.

Cette perspective considèrait que la société contemporaine a besoin d’“institutionnalité”, et que dans l’Église, des mouvements, des évêques, le Pape lui-même, permettent de mettre l’institution au service d’une ouverture.

Il est apparu au cours de ce colloque que le Concile a permis une ouverture décisive sur les modes d’organisation, les modes de militance propres à la catholicité française, malgré les résistances de l’institution, concernant en particulier la place des femmes. (source
: cath.ch)

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