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du 14 au 17 avril 2016 (semaine 15)
 


- 17 avril 2016
- France
LA MÉMOIRE DU MASSACRE DE LA SAINT-BARTHÉLÉMY

Pour honorer les victimes de la Saint-Barthélémy, Anne Hidalgo, maire de Paris, et François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France (FPF) ont inauguré le 13 avril une plaque dédiée à leur mémoire dans la capitale.

444 ans après les faits, la date du 13 avril n’a pas été choisie par hasard. Elle marque l’entrée, en 1598, d’Henri IV à Nantes, qui signera deux semaines plus tard l’Édit du même nom, Édit qui accorda la liberté de culte aux protestants français…

Le paseur François Clavairoly, président de la FF, Fdéation Protestante de France, a souhaité qu’une plaque rende hommage à l’ensemble des morts de la Saint-Barthélemy, et non à une seule de ses victimes, comme c’est le cas au musée du Louvre avec l’amiral Coligny.

Il a ensuite désiré faire de l’apposition une cérémonie à dimension interreligieuse, à l’heure où des crimes sont de nouveau commis au nom de Dieu. Il a ainsi convié à la cérémonie des représentants du catholicisme, de l’islam, du judaïsme et du bouddhisme français.

« Le thème sera la cohésion sociale, souligne le pasteur Clavairoly. La Saint-Barthélemy fut d’abord le moment où un pays ne pouvait plus se parler à lui-même, le moment où la violence réciproque l’a emporté. »

Pour ses organisateurs, la pose de cette plaque n’est donc en aucun cas un acte communautaire. « S’il y a bien une minorité en France qui n’a pas surexploité publiquement le thème de la mémoire, c’est la minorité protestante », estime l’historien Patrick Cabanel, membre de la SHPF.

Si les responsables de la cérémonie ont décidé d’établir un parallèle entre la Saint-Barthélemy et les violences religieuses plus récentes, c’est bien parce que la Saint-Barthélemy a revêtu un caractère sacré. Certes, elle fut initialement « un crime de peur politique », rappelle Denis Crouzet, historien à Paris-Sorbonne et membre de la Société de l’histoire du protestantisme français (SHPF),

Il s’agissait pour Catherine de Médicis et les Guise de détruire la possibilité d’une nouvelle guerre interreligieuse en s’attaquant « à la racine ». C’est-à-dire en tuant les principaux chefs de guerre protestants.

« Mais les commanditaires ont été vite débordés par la violence sacrée », souligne Denis Crouzet. La foule des catholiques, échauffée depuis des mois par des prédicateurs, a étendu les massacres à tous les protestants de la ville.

La conviction des tueurs a été renforcée, le 24 août, par la floraison inopinée d’une aubépine dans le cimetière des Innocents. Elle fut perçue comme une approbation divine. « Lorsque la violence devient sacrée, toutes les atrocités sont possibles », analyse Denis Crouzet. (source
: Protestinfo)

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