- 17 avril 2016 - Allemagne
LE PROBLÈME DES RÉFUGIÉS ET DE LEUR INTÉGRATION

Qu’il s’agisse des problèmes concrets entre chrétiens et musulmans ou de l’étude universitaire de l’immigration, l’Eglise et les institutions catholiques allemandes sont en première ligne, en Allemagne comme en Europe.

A Berlin, l’archevêque, Mgr Heiner Koch, a estimé que vouloir pérenniser une séparation physique des réfugiés chrétiens – minoritaires – de la majorité musulmane, serait capituler devant des attitudes d’intolérance.

Au cours d’un rassemblement organisé par le parlement le 11 avril, il a, au contraire, estimé que permettre à plusieurs chrétiens de se regrouper pour cohabiter avec les musulmans serait une solution, même si cela était difficile à réaliser, étant donné qu’on ne pouvait pas poser ouvertement des questions concernant l’appartenance religieuse.

Dans les maisons dirigées par la Caritas ou l’Ordre de Malte, les conflits n’ont été que ponctuels. « Jusqu’à présent il n’y a pas eu de phénomènes de discrimination de masse. Mais cela existe et nous devons en tenir compte » a déclaré Mgr Koch.

Il lui semble que la mise sur pied d’installations plus petites permettrait également d’éviter certains problèmes qui existent là où les réfugiés sont nombreux, comme dans les salles de sport où ils sont encore quelque 10.000.

Parmi les autres pistes à explorer, il faut, selon l’archevêque de Berlin, faire appel à des moyens sûrs sur le plan culturel, en particulier des  interprètes fiables pour éviter que des traductions tendancieuses  n’enveniment les conflits religieux.

Un autre moyen d’éviter certaines attitudes a été évoqué par l’ancien président du Bundestag, Wolfgang Thierse dans une chronique publiée le 11 avril  par le journal « Frankfurter Allgemeine Zeitung » : être honnête avec ses convictions religieuses. En parlant clairement de ce qui fait nos convictions, le dialogue pourra réellement s’instaurer sur des bases solides, selon le politicien socialiste.

Il ne faut pas craindre l’étranger, l’immigré, ni l’Islam et une possible islamisation a dit en substance le 9 avril à Aix la Chapelle, le cardinal Walter Kasper, ancien préfet de la Congrégation pour la promotion de l’unité des chrétiens. « Les chrétiens doivent être des hommes et des femmes de la confiance, de l’espoir actif et de l’amour inventif à la dimension du monde » a-t-il déclaré.

Sur un plan plus intellectuel, l’université catholique d’Eichstätt-Ingolsstadt vient de lancer un projet de collaboration entre différentes disciplines concernées par l’aide aux réfugiés et leur intégration. Il s’agit d’un pas de plus dans l’implication déjà ancienne de l’université dans ce domaine.

Depuis des décennies, à l’initiative d’étudiants, un programme d’aide à l’apprentissage de l’allemand et à la maîtrise des démarches administratives a été mis sur pied qui peut faire partie de leur cursus universitaire.

A l’opposé, des immigrés dont le processus d’obtention du droit d’asile n’a pas encore abouti, peuvent s’inscrire comme étudiants. Leur temps d’apprentissage de la langue pourra être retenu pour leur cursus. (source : KNA)

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