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du 10 au 13 avril 2016 (semaine 15)
 


- 13 avril 2016
- Pakistan
POUR UN PAKISTAN GUÉRI DE L'ISLAMISME

L'ancien ministre catholique Paul Bhatti rêve d'un Pakistan guéri de l'islamisme, depuis l ’attentat de Lahore, qui a provoqué la mort de 72 personnes le dimanche de Pâques dans un parc municipal.

L’attaque, revendiquée par un groupe de talibans, visait en premier lieu les chrétiens, mais a aussi provoqué la mort de nombreux musulmans.

Parmi les multiples victimes de la terreur islamiste qui a frappé le Pakistan depuis ces dernières années, figure l’ancien ministre des Minorités religieuses dans le gouvernement fédéral, le catholique Shahbaz Bhatti, assassiné le 2 mars 2011.

Catholique convaincu, Shahbaz Bhatti est tombé sous les balles de fanatiques hostiles au combat qu’il menait depuis des années en faveur des minorités religieuses. Il luttait contre les discriminations et les lois anti-blasphème dont elles sont régulièrement victimes.

Frère et héritier politique de l’ancien ministre, Paul Bhatti vient de participer à un colloque de l’université grégorienne à Rome sur le thème: "Asie, terre de martyrs". Le président de la "All Pakistan Minorities Alliance" (APMA) a été interviewé sur la situation délicate des chrétiens et des autres minorités. par Radio-Vatican.

"Leur situation est directement proportionnelle à la situation générale du Pakistan. Si au Pakistan il y a la paix, les chrétiens eux aussi vont bien. Si au Pakistan il n’y a pas la paix, les chrétiens, qui sont les plus faibles et les plus marginalisés dans la société, souffrent plus".

Mais Paul Bhatti se veut optimiste: "Je vois une espérance parce qu’il y a des actes concrets de la part des militaires, de la part du gouvernement, de la part des politiques pour éliminer ce terrorisme".

L'ancien ministre en veut pour preuve l'élimination d'écoles religieuses fondamentalistes et de nombreux lieux où l’on fabriquait les armes. De très nombreux centres terroristes extrémistes ont été fermés et nombre de personnes commencent à parler de changer la Constitution en faveur des minorités. "Ceci, alors, est un pas positif, c’est un changement!"

Paul Bhatti note cependant une certaine une certaine désillusion face à l’Etat pakistanais. "De nombreux musulmans se sont énervés, parce que ce sont eux, principalement, les victimes: sur 72 morts, 50 sont des musulmans, et il y a eu plus de 300 blessés". Beaucoup ont protesté, et de nombreux journalistes musulmans ont déclaré à la télévision qu'à partir de maintenant, ils ne voulaient plus entendre le mot minorité, "parce qu’ils sont comme nous, et (…) nous serons avec eux".

"Mon frère avait fait diverses choses, des réformes, avec ce ministère pour les minorités, témoigne-t-il. Il était une voix dans le gouvernement, une voix dans le parlement, un point de référence pour toutes les minorités, pour les hindous et leurs si nombreux problèmes. Quand ils venaient avec leurs leaders religieux, nous savions ce qu’ils vivaient et nous pouvions exposer leurs problèmes au gouvernement, au parlement, et on pouvait trouver des solutions. Si elles n’ont pas de point de référence, les minorités souffrent".

Paul Bhatti est en train de dialoguer avec le Premier ministre pakistanais sur ces sujets, en exigeant différents changements, notamment celui de la Constitution.

Les minorités religieuses au Pakistan – dont le nom signifie le "pays des purs" – sont dans la mire des islamistes radicaux. Dans un pays à 95% musulman, les minorités chrétiennes (2% de la population), les ahmadis, sikhs et hindous sont qualifiés par les extrémistes de menace contre la nation.

Ces derniers veulent un Pakistan "purement musulman". Les chrétiens sont particulièrement visés, les fondamentalistes les assimilant au monde occidental. (source : cath.ch)


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