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FlashPress - Infocatho |
du 10 au 13 avril 2016 (semaine 15) |
1- Conversion du langage L’objectif des deux Synodes sur la famille était clairement missionnaire. « L’Évangile doit être éloquent et atteindre chacun » C’est dans cette optique missionnaire que, dès la première assemblée synodale, les pères synodaux avaient insisté sur une nécessaire « conversion du langage » : « Il faut faire en sorte que l’annonce de l’Évangile ne soit pas théorique ou détachée de la vie réelle des personnes. (…) L’annonce doit faire sentir que l’Évangile de la famille est la réponse aux attentes les plus profondes de la personne humaine » (Rapport final, § 32 et 33). 2 -Inculturation. Ce souci rejoint celui du pape qui a déjà pointé le risque d’une « incommunicabilité » entre la culture chrétienne et la culture contemporaine et appelé l’Église à trouver « un nouveau langage, une nouvelle approche pour dire les choses ». « Inculturer, expliquait déjà le cardinal Bergoglio en 2008, c’est transformer intimement les authentiques valeurs culturelles en valeurs chrétiennes, les intégrer à une même vision de la vie, et, en même temps, enraciner le christianisme dans les diverses cultures à partir de la réflexion et de la pratique. » Trouver ce langage attentif aux personnes suppose un bon discernement, relève le Secrétariat du Synode. Il s’agit d’« un processus permanent d’ouverture à la Parole de Dieu dans le but d’éclairer la réalité concrète de chaque vie, un processus qui nous amène à être dociles à l’Esprit, qui encourage chacun de nous à agir avec amour, dans les situations concrètes et dans la mesure du possible ». « Une des caractéristiques du discernement ignatien est l’insistance à ne pas prendre seulement en considération la vérité objective, même si elle est exprimée dans un esprit approprié et proactif », relève enfin le Synode. « Le discernement est le dialogue des pasteurs avec le Bon Pasteur afin de chercher toujours le salut des brebis », résume le Synode des évêques, qui rappelle que le dialogue est à la racine de la pensée de François. « Le dialogue présuppose et exige que nous cherchions cette culture de la rencontre. C’est-à-dire une rencontre qui sache reconnaître que la diversité n’est pas seulement bonne, mais qu’elle est nécessaire. L’uniformité nous annihile, elle fait de nous des automates », soulignait François en juillet 2015 au Paraguay. Ce pape qui plaide inlassablement pour une « Église en sortie », « capable de sortir d’elle-même et d’aller vers celui qui ne la fréquente pas, qui s’en est allé ou qui est indifférent », a toujours mis en garde contre « une Église renfermée sur elle-même », qui « devient son propre référentiel ». « La pensée qu’il définit “incomplète” est éminemment fondée sur le dialogue, explique donc le Secrétariat du Synode, c’est-à-dire qu’elle n’est pas autoréférentielle, monologuante, abstraite. Dialoguer veut dire ne pas donner pour acquis non seulement ce que l’autre pense, mais aussi ce que nous-mêmes savons. » 5- Inclusi « Accepter cette diversité », « dialoguer avec ceux qui pensent autrement », « favoriser la participation de ceux qui ont des aptitudes différentes », le Secrétariat du Synode le résume en un mot : « inclusion ». Celle-ci est, explique-t-il, « essentielle pour la culture du dialogue ». Mais il replace aussi ce mot dans la pensée du pape et la « théologie du peuple », qui est la branche argentine de la théologie de la libération qui a formé Jorge Mario Bergoglio. « Dire que nous sommes tous des sujets n’équivaut pas à une simple somme de tous les individus ; cela indique plutôt la totalité comprise en tant que peuple », développe le Synode selon qui, dans l’exhortation, François « nous propose explicitement de nous attarder sur cette manière de concevoir l’Église : comme le Peuple fidèle de Dieu ». Ici, dialogue et discernement sont donc « imbriqués », selon le Synode. Lors de l’assemblée synodale d’octobre 2015, dans un discours pour les 50 ans du Synode, François avait d’ailleurs rappelé, citant sa précédente exhortation Evangelii gaudium, que « le Peuple de Dieu est saint à cause de cette onction qui le rend infaillible in credendo [en ce qu’il croit] ». 6- Souci pastoral Cette attention au peuple de Dieu suppose donc un souci pastoral de la part des évêques. celui-ci ne doit « pas être perçu comme s’opposant au droit », met en garde le Synode, fidèle à la pensée de François pour qui « “pastoral” ne s’oppose pas à “doctrinal” » et qui refuse « une fausse opposition entre la théologie et la pastorale ». « La vérité pastorale n’est pas une simple application pratique contingente de la théologie. Il ne s’agit pas d’adapter une pastorale à la doctrine, mais de ne pas arracher à la doctrine son sceau pastoral originel et constitutif », développe le Secrétariat du Synode. Alors que, à la rigidité doctrinale, François oppose donc l’image d’une Église qui « se sent le devoir de chercher et de soigner les couples blessés avec l’huile de l’accueil et de la miséricorde », le Synode soulignait que la préoccupation du pape est « de recontextualiser la doctrine au service de la mission pastorale de l’Église ». (source : News.va)
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