Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 18 au 20 avril 2016 (semaine 16)
 


- 20 avril 2016
- Canada
LE PROJET DE LOI CONCERNANT L'AIDE À MOURIR

Les autorités religieuses canadiennes ont clamé haut et fort leur opposition à l'aide médicale à mourir au cours des derniers mois, à l'occasion du dépôt du projet actuel de loi à Ottawa hier.

Présenté par le gouvernement libéral, la ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, et la ministre de la Santé, Jane Philpott, le projet de loi C-14 va permettre l’accès à l’aide médicale à mourir «aux adultes en état avancé de déclin irréversible de leurs capacités» et dont «la mort est raisonnablement prévisible».

Pour obtenir l'aide médicale à mourir, une personne doit être âgée d’au moins dix-huit ans, être «capable de prendre des décisions en ce qui concerne sa santé», être «affectée de problèmes de santé graves et irrémédiables» et avoir fait une demande «de manière volontaire, notamment sans pressions extérieures».

Le projet de loi ne requiert toutefois pas que le demandeur soit en fin de vie, comme le mentionne la loi québécoise sur l'aide médicale à mourir. On indique qu'une personne peut se prévaloir de cette aide si «sa mort naturelle est devenue raisonnablement prévisible compte tenu de l’ensemble de sa situation médicale, sans pour autant qu’un pronostic ait été établi quant à son espérance de vie».

Le Parti conservateur, le Nouveau Parti démocratique et le Bloc québécois ont indiqué qu'ils permettront un vote libre de leurs députés sur la question. Le Parti libéral exigera que ses ministres suivent la ligne du parti, tandis que les députés libéraux pourront voter selon leur conscience.

Ce projet de loi se heurte à un refus unanime des responsables religieux du pays, notamment de l’Église catholique. « Il est désormais possible qu’administrer une substance (létale) sera bientôt considéré comme une forme de soin. À quoi en sommes-nous arrivés ? », a interrogé le cardinal Thomas Collins, archevêque de Toronto, dans une interview à l’agence américaine CNA dimanche 17 avril

Pour les évêques catholiques, il ne fait aucun doute que le projet de loi C-14 «légalisera et permettra une plus grande accessibilité à l'euthanasie et au suicide assisté dans tout le Canada».

Sur Twitter, le cardinal Gérald Lacroix de Québec a parlé de «vitesse grand V pour ouverture à euthanasie & suicide assisté au pays». Il s'est dit préoccupé devant ces sujets «aussi délicats».

L'archevêque catholique d'Edmonton, Mgr Richard Smith, conseille aux gens de prendre le temps d'étudier le projet de loi. «Mais, comme je l'ai souvent mentionné, on veut rendre acceptable, sous certaines conditions, ce qui est moralement inacceptable en toutes circonstances.»

Il estime aussi que le message qui est véhiculé par le texte législatif est que «certaines vies valent moins que d'autres». «Dans une société juste et éthique, notre réponse à ceux qui souffrent n'est pas le meurtre mais la compassion», croit l'archevêque. Il y a quelques jours, Mgr Smith avait déclaré que la loi pourrait susciter la «peur» de l'hôpital chez plusieurs personnes. (source
: RVM)

Retour aux dépêches

retour à la page d'accueil