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du 18 au 20 avril 2016 (semaine 16)
 


- 20 avril 2016
-France
LES LENTEURS FACE À LEURS PROMESSES

A l'été 2014, face à l'invasion de Daech en Irak, le gouvernement français s'était engagé à offrir une protection spéciale aux minorités religieuses persécutées. Le nombre des dossiers en attente ne cesse de s'allonger dans les services français.

Un élan de solidarité s’est manifesté, des collectifs se sont constitués dans plusieurs diocèses, retapant ici un presbytère, aménageant là une salle paroissiale, des familles ont proposé une partie de leur logement… « Certains de nos bénévoles louent même des appartements à leurs frais en vue d’y héberger des réfugiés », témoigne Jean Fontanieu, le secrétaire général de la Fédération d’entraide protestante. Quelques familles sont arrivées dans les premiers mois mais, depuis, les dossiers semblent comme en suspens.

Dans leur message de soutien adressé à leurs « frères d’Orient » en conclusion de leur Assemblée plénière de printemps à Lourdes, en mars, les évêques de France se sont fait l’écho de cette incompréhension. « Nous manifestons notre vive inquiétude face aux lenteurs et aux difficultés d’obtention de visas pour la France par les réfugiés et les déplacés à Erbil en Irak. »

Mais depuis août 2014, seuls 3 250 Irakiens ont obtenu le statut de réfugiés, après s’être vu délivrer un visa pour l’asile. « Puis le flux s’est très vite ralenti.

Les conditions posées à leur venue – les réfugiés doivent trouver eux-mêmes leur logement et payer leur billet d’avion – conduisent à des effets pervers. « Les plus pauvres et les plus vulnérables n’ont pas les moyens de venir », regrette Jean Fontanieu, de la FEP.

Hormis ceux qui arrivent par voie terrestre ou maritime, chrétiens et yézidis, doivent financer leur billet d’avion et attester d’un logement pour venir.

Une circulaire du 9 février veut corriger le tir, en étendant aux minorités religieuses les possibilités d’accompagnement global financées par l’État… mais uniquement pour les familles arrivées après cette date. « Mais tout le monde étant perdu entre les dispositifs et les administrations concernées, les autres aides prévues – pour l’apprentissage du français par exemple – ont du mal à se mettre en place », déplore également le secrétaire général de la FEP.

L’encombrement des services consulaires nuit au traitement des dossiers. Malgré l’envoi de quinze fonctionnaires en renfort dans les six postes consulaires les plus sollicités (Bagdad, Erbil, Beyrouth, Amman, Ankara et Istanbul), des demandes incongrues sont adressées aux bénévoles français : les candidats à l’accueil doivent désormais envoyer trois bulletins de salaire et une feuille d’imposition à Beyrouth ou Bagdad.

« Cette inadaptation » de la procédure à l’« objectif de ”sauvetage” » initial est dommageable et la promesse de Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur, faite le 13 octobre « ne s’est toujours pas concrétisée. »

De nombreux bénévoles, mobilisés par le Comité catholique d’accueil des réfugiés chrétiens d’Orient ou la Fédération d’entraide protestante, continuent à attendre, au risque de « se décourager », regrette Jean Fontanieu.
(source : Protestinfo)

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