Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 21 au 24 avril 2016 (semaine 16)
 


- 24 avril 2016
-Congo-Brazza
PEUR, ARRESTATIONS ACCOMPAGNENT LE NOUVEAU PRÉSIDENT

Une chape de plomb est tombée sur le Congo-Brazzaville depuis la réélection du président Denis Sassou-Nguesso, le 20 mars. « Nous avons peur de prendre la parole en public, de dire ce que nous pensons, de critiquer le pouvoir.»

Les miliciens du "Front des patriotes" du député Aimé H. Mouagni, et les agents de la Garde républicaine (GR), de la Direction générale de la sécurité présidentielle (DGSP) et de la Direction générale de surveillance du territoire (DGST) sèment la terreur dans les rangs de l'opposition.

« Ils surveillent la population, nous arrêtent, nous torturent: sans cadre légal, en toute impunité», dit un des chefs de cette . Les téléphones sont écoutés, les conversations surveillées, les mails interceptés. Le colonel Mpika a été enlevé le 31 mars dans sa maison de Pointe-Noire par des hommes en uniforme, et il est toujours porté disparu. Personne ne sait s'il est encore vivant.

« Il serait enfermé à la DGST, à Brazzaville », dit une source. Les principaux chefs de l'opposition sont enfermés chez eux depuis plusieurs jours, empêchés de sortir par les forces de l'ordre.

L 'Église catholique est assez prudente. La hiérarchie semble paralysée par des contradictions internes. « Les neuf évêques de la Conférence épiscopale sont divisés. Les deux originaires du Nord, la région de Sassou-Nguesso, penchent plutôt du côté présidentiel. Les quatre évêques du Sud ne veulent pas braquer leurs collègues du Nord. Les trois évêques européens - deux Français et un Espagnol - ne se sentent pas autorisés à dénoncer les dérives actuelles au motif qu'ils ne sont pas congolais.

Donc, pour l'heure, la hiérarchie ne fait pas entendre sa voix. Mgr Louis Portella, évêque de Kinkala, chef-lieu du Pool, a pris la parole sur RFI, à la fin de la semaine dernière, pour condamner les bombardements de plusieurs villages de son diocèse. « La Conférence épiscopale n'est pas du tout divisée. Loin de là! Elle prend le temps du discernement. Nous préférons prendre le temps d'établir un rapport sérieux de ce qu'elle a pu noter. »

La communauté internationale, l'Union africaine, l'Union européenne, la France ne se sont pas alarmées de la dérive autoritaire du régime congolais.

Le jour de son investiture, samedi 16 avril, seule une poignée de chefs d'État africains avait fait le déplacement à Brazzaville. À la suite de l'élection, les États-Unis avaient tout de même déploré « des irrégularités généralisées et des arrestations de soutiens de l'opposition dans la foulée des élections». Le Canada est l'un des rares pays à s'être clairement inquiété de la crise congolaise. (source
: Fides)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil