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du 25 au 27 avril 2016 (semaine 17)
 


- 27 avril 2016
-Irak
LA VIE S'AMÉLIORE PROGRESSIVEMENT

Cela fait maintenant vingt mois que les chrétiens chassés de Mossoul et de la plaine de Ninive par Daech patientent au Kurdistan irakien, attendant soit de rentrer chez eux, soit d’émigrer.

Grâce à l’aide des Églises locales, soutenues par des ONG et des Églises étrangères, leur vie matérielle s’est un peu améliorée. Mais l’incertitude quant à l’avenir et le désœuvrement fragilisent leur moral

Avec leurs « caravanes » alignées, les réfugiés du camp d’Ashti 2 font figure de privilégiés par rapport à beaucoup d’autres. Certains ont aménagé une sorte d’auvent, sous lequel ils ont disposé quelques chaises, d’autres une vraie terrasse avec de la moquette verte imitant le gazon.

Ici ou là, les épiceries, menuiseries, salon de coiffure ont poussé, tenus par des réfugiés qui ont parfois renoué avec leur ancienne vie, à Mossoul ou Qaraqosh. Une vaste église de 800 places, l’église de l’Annonciation, est sortie de terre au centre du camp : un diacre y a été récemment ordonné.

Eau et électricité arrivent même plutôt mieux que dans le reste d’Ankawa, le quartier chrétien d’Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. Attirées par ces conditions de vie, 38 familles supplémentaires viennent d’être accueillies par le P. Emmanuel, le responsable du camp. Ce prêtre syrien-catholique était responsable d’une paroisse de Mossoul jusqu’à l’invasion de Daech à l’été 2014…

Un terrain de jeux ombragé accueille les petits, un jardin d’enfants ceux de 5 à 6 ans, et une école primaire, construite par le gouvernement italien, les plus âgés. Des premières communions, des mariages seront célébrés ces prochaines semaines.

« La vie continue, mais jusqu’à quand ? », s’interroge Mgr Petros Moshe, évêque syrien catholique de Mossoul et Qaraqosh, qui voit bien que le moral des réfugiés « varie avec les nouvelles » politiques et militaires, et notamment la perspective d’une reconquête de Mossoul par les armées kurde et irakienne. « Cela va mieux parce qu’ils ont ce qu’il faut dans les caravanes, mais beaucoup n’ont plus d’espoir et partent ».

À force de ténacité, plusieurs réfugiés ont créé eux-mêmes leur emploi : vente de fruits et légumes sur les trottoirs d’Ankawa, gardiens enrôlés par la police kurde… Les enseignants des écoles ont pu trouver à s’employer dans les écoles chrétiennes locales, ouvertes par les Églises, et notamment l’école Saint-Irénée, financée par le diocèse de Lyon. De même que ceux de l’université de Hamdanyiah, près de Qaraqosh, que le diocèse syrien-catholique a réussi à rouvrir tout près de son nouvel évêché.

Mais la pauvreté des réfugiés, leur désœuvrement rendent la vie de certains impossible. Présents marginalement à Qaraqosh, la prostitution, les trafics ou la consommation d’alcool ont augmenté, au point que les sorties du camp d’Ashti 2 sont désormais interdites la nuit.

L’Église syrienne-catholique s’inquiète aussi du prosélytisme des ONG et Églises évangéliques, américaines notamment. Samaritan’s Purse, International Alliance Center : de nombreuses pancartes ont fleuri dans le centre d’Ankawa. L’Église méthodiste s’est même installée à la sortie du camp d’Ashti. (source : Chrétiens orientaux)

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