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du 5 au 8 mai 2016 (semaine 18)
 


- 8 mai 2016
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LE PAPE ET L'EUROPE

À l'occasion de sa remise du prix Charlemagne 2016 au Vatican, le vendredi 6 mai, le pape François a invité les Européens à oser un changement radical de modèle, pour aller vers une Europe plus ouverte mais aussi plus sociale.

Cette distinction récompense chaque année une personnalité qui a contribué par son engagement à unifier l'Europe. Le Pape en a profité pour faire passer un message d'ouverture à tous les Européens.

" Les projets des Pères fondateurs (de l'UE, ndlr), hérauts de la paix et prophètes de l'avenir, ne sont pas dépassés",a -t-il lancé invitant l'Europe "aujourd'hui plus que jamais, à construire des ponts et à abattre des murs". Il a également exhorté les Européens à oser un changement radical de modèle, pour aller vers une Europe plus ouverte mais aussi plus sociale, au moment où, a-t-il souligné, le chômage fait des ravages en particulier chez les jeunes.

Il a également déploré que cette Union européenne ne se contente en ce moment que de "retouches cosmétiques ou de compromis bancals", notamment en matière d'accueil des migrants, dont il s'est fait un grand défenseur, n'hésitant pas à montrer l'exemple.

Le Pape a ainsi rappelé que "l'identité européenne est, et a toujours été, une identité dynamique et multiculturelle".

" Sur les ruines de la seconde guerre mondiale, nos parents ont bâti un projet de paix et d’humanité. Ils ont su renoncer à l’esprit de guerre, de destruction et d’inhumanité qui avait caractérisé la première moitié du XXe siècle pour unir leurs forces dans une Europe qui ne connaisse ni vainqueurs ni vaincus, mais uniquement des gagnants.

" Ils ont ainsi tiré les enseignements de l’histoire : déchirée, l’Europe ne peut qu’aller mal ; unie, elle ne peut que se porter au mieux.

L’âme de l’Europe, ce sont ses valeurs. C’est ce que le pape veut nous rappeler quand il affirme qu’« une Europe qui regarde l’homme et défend et protège sa dignité est un précieux point de référence pour toute l’humanité ».

" Dans notre course d’un sommet de crise à l’autre, certains se demandent si les Européens partagent encore des valeurs communes. Il est donc d’autant plus important que nous nous appuyions sur les atouts que nous avons en commun. Nous avons en effet plus que jamais besoin de conserver notre cohésion face aux trois grands défis que nous devons affronter.

" Le premier de ces défis, c’est de préserver notre mode de vie. Dans un monde de plus en plus interconnecté, où d’autres pays et régions montent irrésistiblement en puissance, nous devons rester unis, parce que l’enjeu n’est rien d’autre que notre modèle social européen, bâti sur la démocratie, l’Etat de droit, la solidarité et les droits de l’homme.

" Le deuxième de ces défis, c’est de garantir la sécurité et la paix. Lorsque nous, Européens, sommes unis dans l’action, nous pouvons obtenir de grandes avancées.

" Notre troisième défi concerne la gestion de la question des migrations. Le nombre de personnes qui fuient aujourd’hui les guerres, les conflits et les persécutions n’a jamais été aussi élevé depuis la seconde guerre mondiale. Des hommes, femmes et enfants viennent chercher refuge chez vous pour fuir la brutalité.

Dans une conclusion dont l’éloquence rappelait le célèbre discours I have a dream (J’ai fait un rêve) du pasteur américain Martin Luther King, le pape a souhaité que le Vieux continent soit une terre propice aux enfants, aux jeunes, aux personnes malades et âgées, aux familles, aux migrants. 

" Avec l’esprit et avec le cœur, avec espérance et sans vaine nostalgie, comme un fils qui retrouve dans la mère Europe ses racines de vie et de foi, je rêve d’un nouvel humanisme européen, d’“un chemin constant d’humanisation“, requérant “la mémoire, du courage, une utopie saine et humaine“.

" Je rêve d’une Europe jeune, capable d’être encore mère : une mère qui ait de la vie, parce qu’elle respecte la vie et offre l’espérance de vie. Je rêve d’une Europe qui prend soin de l’enfant, qui secourt comme un frère le pauvre et celui qui arrive en recherche d’accueil parce qu’il n’a plus rien et demande un refuge.
(source : News.va)

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