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du 12 au 15 mai 2016 (semaine 19)
 


- 15 mai 2016
- France -
L'ÉGLISE DE FRANCE ET LES IMMIGRÉS DE CALAIS

À l’initiative du Secours catholique, une délégation de la Conférence des évêques de France avec son président, s’est rendue 12 mai à Calais dans le double but d'encourager les Calaisiens et de mieux appréhender la vie des exilés.

Attablés devant la cabane où ils ont l’habitude de se retrouver, Zein Din, Nour Din et Abdallah viennent de terminer leur petit-déjeuner. « Bienvenue, vous voulez un thé ? », demande l’un d’eux aux hôtes qui viennent d’arriver dans cet espace au cœur de la « jungle » de Calais, où les Soudanais, arrivés il y a quatre jours ou trois mois, rencontrent des invités de ce matin de printemps qui ne sont pas habituels.

Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence des évêques de France (CEF), et Mgr Jean-Paul Jaeger, évêque d’Arras, prennent place autour de la table, sur des chaises dépareillées. La conversation s’engage timidement. Les jeunes hommes, tous originaires du Darfour et musulmans, ne savent sans doute pas vraiment à qui ils ont affaire, mais se prêtent volontiers aux questions.

Ils racontent leurs trajectoires à la fois différentes et semblables, marquées par un objectif unique : fuir la pauvreté et la violence. La plupart sont passés par la Libye, certains ont échoué dans des centres de rétention, tous ont été malmenés.

A « ceux qui luttent pour humaniser ce lieu », Mgr Pontier pose cette question : « Dans cette situation d’exil, est-ce que la foi joue un rôle ? ». Abdallah énumère les mosquées présentes sur le camp. « Sans la foi, nous ne pourrions tenir. »

De l’autre côté du camp, une autre partie de la délégation – composée notamment de Mgr Renauld de Dinechin, évêque de Soissons et chargé des questions migratoires au sein de la CEF, ainsi que de Mgr Blaquart, évêque d’Orléans et responsable du Conseil pour la solidarité –, est allée à la rencontre de jeunes Afghans, une des plus importantes communautés présentes sur place parmi les 2000 à 3000 exilés.

Après le centre Jules-Ferry, où est installé l’accueil de jour, tenu par l’association Vie active, les évêques ont pu se rendre compte de l’installation récente de « conteneurs » pouvant accueillir chacun 12 personnes. Ces préfabriqués, représentent une amélioration notable par rapport aux habitations du bidonville, faites de bâches et de matériaux de récupération.

S’il a souhaité « mettre un visage sur l’exil », Mgr Pontier tenait également à rencontrer les paroissiens. « L’implication de très nombreux bénévoles, parfois depuis longtemps, est admirable, mais je voudrais aussi dire à ceux qui pourraient exprimer une lassitude que je l’entends, mais qu’il est de notre devoir d’homme d’être près de ceux qui sont là, poussés par des circonstances indépendantes de leur volonté », a-t-il confié. (source
: CEF)

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