Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 12 au 15 mai 2016 (semaine 19)
 


- 15 mai 2016
- France
UN CONSEIL THÉOLOGIQUE MUSULMAN

Le
Conseil du culte musulman créé un "conseil théologique" chargé d'élaborer un contre-discours pour répondre à la propagande jihadiste qui fleurit notamment sur internet.

Le CFCM, instance élue considérée par l'Etat comme représentative des quelque 2.500 mosquées de France mais souvent critiquée parmi les 4 à 5 millions de musulmans pour son manque d'actions concrètes, était attendu de longue date sur ce terrain religieux.

Les attentats de 2015, et le succès des appels à rejoindre le jihad irako-syrien auprès de centaines de jeunes, ont jeté une lumière crue sur la nécessité d'un conseil théologique.

"Cette nouvelle instance donne une nouvelle dimension à notre organisation, qui ne se positionne plus uniquement au niveau de l'administration et de la gestion", a dit à l'AFP le président du CFCM, Anouar Kbibech.

La réunion fondatrice du "conseil théologique" a eu lieu dimanche à Paris, en présence de "toutes les sensibilités" de l'islam - salafistes exceptés -, jusqu'à l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, issue des Frères musulmans) et au Tabligh (piétistes littéralistes), a précisé le dirigeant musulman.

Ce conseil comporte 22 membres, dont l'imam de Bordeaux Tareq Oubrou, figure libérale de l'UOIF. Il se réunira deux fois par an, sans compter des réunions extraordinaires sur saisine, et rendra des "avis", Anouar Kbibech s'interdisant d'utiliser le mot "fatwa", qui "a une connotation réductrice".

Ce comité "pourra élaborer un contre-discours basé sur un argumentaire théologique solide, en réponse aux discours véhiculés par certains et qui circulent sur les réseaux sociaux, notamment auprès des jeunes", selon un communiqué du CFCM. "Sur des notions comme le jihad ou la hijra", l'installation en terre musulmane, "il faut des avis éclairés, émis par des personnalités compétentes et crédibles", a fait valoir Anouar Kbibech.

Selon lui, la mise en place de ce conseil théologique était un "prérequis" en vue du projet de "certification" des imams annoncé depuis des mois par son instance, afin de s'assurer que les prédicateurs intervenant dans les mosquées respectent les valeurs républicaines.

Mais si l'ensemble des instances musulmanes se rejoignent sur la nécessité de créer cette instance contre la radicalisation islamistes actuelle, Mohammend Messaoui de l'Union des mosquées de France est en désaccord avec Anouar Khibech promoteur de ce Conseil théologique tandis que le recteur de la mosquée de Lyon et celui de Bordeaux demandent que soient posés les vrais problèmes.

Il faut rompre, disent-ils avec le droit canonique médiéval de l'islam et réfléchir non plus uniquement à la relation au divin mais à la relation à l'autre. Quelle place le musulman doit-il donner à l'autre et aussi à celui qui ne pense pas ou ne croit pas comme. L'islam ne peut négliger la "théologie de l'altérité." (source
: AFP)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil