- 15 mai 2016 -
LE CONTROLE DES MOSQUEES NE FAIT PAS L’UNANIMITE

Le président du groupe parlementaire CDU Volker Kauder, exige que l’Etat exerce un contrôle des mosquées. Mais cela empoisonnera le climat social estime-t-on du côté des diverses instances religieuses.
 
Selon le député, qui s’exprimait le 29 avril dans le journal « Berliner Zeitung », des imams de quelques mosquées tiennent des prêches qui ne sont pas compatibles avec ce que revêt la notion d’état en Allemagne. Il rappelle que l’Allemagne est un pays sécularisé, c’est-à-dire un pays où les religions, quelles qu’elles soient, ne peuvent se considérer supérieures à l’Etat.

C’est une règle que tous doivent respecter. « Cela peut être différent dans les états islamiques. En Allemagne c’est l’état qui fixe les règles ». Il faut donc un contrôle de l’État.

Par contre Volker Kauder estime qu’exiger que tous les imams parlent allemand n’a pas vraiment de sens : « Si la messe est dite en Italie dans la langue du pays, c’est en hébreu que l’on prie dans les synagogues. »

Les réactions ne se sont pas fait attendre : dans l’édition du 30 avril du journal « Hannoverische Allgemeine Zeitung » Emine Oguz, une des figures dirigeantes des communautés Ditib d’obédience turque, estimait qu’une telle mesure serait rétrograde.

Du côté chrétien, l’évêque évangélique de Hanovre Ralf Meister a souligné que comparée à ce qu’il avait remarqué en Inde, Afrique du Sud ou Russie « la liberté qui existe en Allemagne  est incontestablement une force de notre état démocratique. Je n’arrive pas à comprendre comment des contrôles aléatoires pourraient promouvoir une fidélité à la loi ».

Autre parole chrétienne, celle de l’archevêque de Cologne, le cardinal Rainer Maria Woelki. En se référant au congrès du parti d’extrême droite « Alternative pour l’Allemagne » il a également parlé de la liberté de religion comme une « force pour l’Allemagne et l’Europe ».

Elle est valable pour tous, chrétiens ou musulmans. Elle fait partie de toutes les libertés, celle de l’opinion, de la liberté de réunion. Si elle existe en Europe, cette liberté religieuse devrait aussi être la norme en Turquie, voire en Arabie Saoudite : « j’aimerais pouvoir y lire la Bible en toute sécurité ».

Enfin, le président de la communauté juive en Basse Saxe, Michael Fürst, dit ne pas vouloir entendre d’une telle mesure, car elle risquerait d’aller trop loin. (source : KNA)

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