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du 12 au 15 mai 2016 (semaine 19)
 


- 11 mai 2016
-Homs
ILS ÉTAIENT 50.000 CHRÉTIENS. IL RESTE 800 FAMILLES

L’effondrement de l’économie de la ville et l’absence de solution politique empêchent un véritable mouvement de reconstruction du vieux quartier de Homs. Peu à peu, commerçants et artisans se réinstallent au cœur de la vieille ville.

Bustan al-Diwan, au cœur de la vieille ville de Homs. Des ouvriers s’affairent à reconstruire un pan de mur dans le jardin de la résidence des jésuites, devant la tombe du père Frans van der Lugt, enlevé le 7 avril 2014 par des hommes armés, avant d’être battu et exécuté de deux balles dans la tête.

Dans les bâtiments qui jouxtent la bibliothèque, trois groupes d’enfants suivent les cours de soutien scolaire, assurés chaque jour par une équipe de professeurs. « Depuis six mois, nous sommes en plein chantier pour réparer les dommages causés par les deux obus tombés sur la terrasse et notre centre de formation a repris ses activités », commente le père Michel Daoud.

Tout près, sur la place centrale du quartier al-Hamadiyeh, la communauté orthodoxe a organisé lundi 9 mai un concert pour célébrer le deuxième anniversaire de la fin du siège. « C’était un vendredi, le 9 mai 2014, se souvient le père Zurhri Kazaal, curé de l’église orthodoxe Notre-Dame-de-la-Sainte-Ceinture. Deux jours après le déploiement de l’armée, nous avons célébré la messe dans notre église très sévèrement touchée. »

Environ 50 000 chrétiens, répartis entre huit communautés différentes, vivaient dans la vieille ville de Homs avant le début de la guerre en 2011. Ils n’étaient plus que 77 en 2014, à survivre au milieu des ruines, épuisés par deux ans de siège, de bombardements intenses et de disette. Le père Frans van der Lugt refusait de les abandonner.

Deux ans plus tard, les combattants ont disparu mais la majorité des familles qui vivaient ici ne sont toujours pas revenues. Même dans une région relativement stable comme celle de Homs, l’effondrement de l’économie et l’absence de solution politique empêchent un véritable mouvement de reconstruction.

« Tout le monde est pauvre maintenant, souligne le père Michel Naaman, curé de la cathédrale syriaque catholique. Ceux qui avaient un peu d’argent, surtout les hommes, sont partis. La population trinque mais la prolongation du conflit profite à beaucoup de gens des deux côtés. »

Le Programme de développement des Nations unies (Pnud) a financé l’évacuation de 70 000 tonnes de débris et aidé au retour de quelques artisans et commerçants. Les Églises soutiennent les familles désireuses de revenir. L’électricité et l’eau ont été restaurées mais, le soir, les rues restent silencieuses.

À Khalidiya, le quartier majoritairement sunnite, toujours sans eau et sans électricité, les échafaudages autour de la coupole nouvellement réparée de la mosquée Khalid ibn al-Walid sont le seul signe de rénovation.
(source : Chrétiens orientaux)

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