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du 15 au 18 mai 2016 (semaine 20)
 


-18 mai 2016
-Canada
LA FORMATION SACERDOTALE NE PEUT RESTER EN VASE CLOS

L'étude d'une nécessaire coordination entre les deux séminaires du Québec suscite actuellement une réflexion sur l'évolution du temps où les futurs prêtres étaient pratiquement isolés du reste du monde afin de parfaire leur formation.

Aujourd’hui, ils sont immergés dans leur futur lieu de mission dès leur arrivée au Grand Séminaire. «La formation des séminaristes ne se réalise plus en vase clos, note le recteur du Grand Séminaire de Montréal, le sulpicien Jaroslaw Kaufmann. Avant, on réalisait la formation intellectuelle et pastorale durant les cinq premières années. En sixième année, les séminaristes allaient en paroisse. Certains se trouvaient alors confrontés à une réalité à laquelle ils n’étaient pas préparés»

Aujourd’hui, c’est dès les premiers mois que les séminaristes sont initiés à la vie paroissiale. «En première année, les séminaristes vont visiter un secteur pastoral et les paroisses qui le composent. Ils ont l’occasion de rencontrer les comités de liturgie et de pastorale.

Après la première année, ils sont associés à une paroisse. Les candidats y passent 4 heures la fin de semaine. De plus, lorsqu’ils commencent leur année pastorale, les séminaristes arrêtent leurs études et sont à plein temps dans une paroisse».

L’abbé Michel Poitras, recteur du Grand Séminaire de Québec, va dans le même sens en soulignant que le prêtre actuel «ne peut plus vivre en vase clos. Il doit savoir travailler en équipe. Il est appelé à travailler en collaboration avec d’autres instances, à savoir, les diacres permanents, les laïcs, les hommes, les femmes. Dans la formation qui est offerte aux séminaristes, il faut tenir compte de cela aussi.»

Dans le même temps, il souligne que l’on ne peut plus aujourd’hui affirmer qu’un pasteur est nommé pour un seul troupeau. « Jadis un prêtre était associé à une paroisse. Aujourd’hui, on voit se multiplier les rassemblements de paroisses. Tout à coup, nous avons deux ou trois paroisses pour un curé et un vicaire. Il faut habituer nos candidats à cette réalité et leur montrer quoi faire dans un contexte comme celui-là. Il faut leur apprendre à écouter afin de savoir avec qui ils vont devoir travailler.»

Et peut-on parler de paroisses quand les chrétiens sont dispersés dans les étages de grands immeuble où ils logent anonymes les uns par rapport aux autres. On est loin d'un milieu rural ou d'un quartier homogène.

Pour le recteur du Grand Séminaire de Montréal, un des défis de la formation presbytérale consiste à rendre les candidats «de plus en plus en phase avec la réalité. Ils ne doivent pas être séparés d’elle.»

Mgr Raymond Poisson, évêque du diocèse de Joliette est aussi de cet avis. «Dans le monde moderne et dans l’Église d’aujourd’hui, le séminaire ne suffit pas à produire un prêtre qui va fonctionner sur le terrain. Il ne suffit pas de faire le séminaire pour faire un bon prêtre. Il faut vraiment que le séminariste puisse vivre une expérience sur le terrain», insiste-t-il.

« N’oublions pas qu'au Québec nous sommes désormais dans un pays de mission. Cela prend des gars qui doivent être solides dans leur vocation et aussi des gens qui vont démontrer des qualités de leadership pastoral», remarque l’évêque de Joliette. (source
: cath.ch)

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