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du 15 au 18 mai 2016 (semaine 20)
 


-18 mai 2016
- France
QUAND LE PAPE PARLE DE LA FRANCE

Le pape François a accordé un entretien au quotidien "La Croix" du mardi 17 mai. dans lequel il dresse un éloge concernant la France quant à son rapport au catholicisme, mais regrettant les 'exagérations' de sa laïcité.

Il y annonce un voyage en France, prévu après l'élection présidentielle des 23 avril et 7 mai 2017. Avec trois étapes probables, Marseille, Lourdes et Paris. «J'ai reçu il y a peu une lettre d'invitation du président François Hollande. La Conférence épiscopale m'a aussi invité. Je ne sais pas quand aura lieu ce voyage car l'année prochaine est électorale en France et, en général, la pratique du Saint-Siège est de ne pas accomplir un tel déplacement en cette période.

Il évque également une ville où aucun pape ne s'est rendu, " Marseille par exemple, qui représente une porte ouverte sur le monde.»

Une autre confirmation importante de cette interview est le soutien que le Pape François donne au cardinal Philippe Barbarin. « D'après les éléments dont je dispose, je crois qu'à Lyon le cardinal Barbarin a pris les mesures qui s'imposaient»

Sans attendre le résultat de l'enquête préliminaire qui vise cet archevêque et plusieurs cadres du diocèse de Lyon à la suite d'affaires de prêtres pédophiles, le pape François, qui connaît depuis longtemps ce cardinal, lui exprime toute sa confiance:

«Il est vrai qu'il n'est pas facile de juger des faits après des décennies, dans un autre contexte. La réalité n'est pas toujours claire. Mais pour l'Église, en ce domaine, il ne peut y avoir de prescription. Il a bien pris les choses en main. C'est un courageux, un créatif, un missionnaire. Nous devons maintenant attendre la suite de la procédure devant la justice civile.»

Interrogé sur la démission du cardinal, le Pape François est très net: «Non, ce serait un contresens, une imprudence. On verra après la conclusion du procès. Mais maintenant, ce serait se dire coupable.»

Dernier axe fort de cette interview, qui permet par ailleurs de mieux comprendre la vision du Pape sur la France, la question des racines de l'Europe, des migrants, de l'islam et de la laïcité. Le pape François reconnaît les «racines» de l'Europe mais «au pluriel».

Quand il entend parler «de racines chrétiennes de l'Europe», il «redoute» une vision «triomphaliste ou vengeresse», «colonialiste». Bien sûr l'Europe ne peut pas «ouvrir grandes les portes de façon irrationnelle» aux migrants, il faut être «juste et responsable», mais «le pire» serait de les «ghettoïser» alors «qu'il faut au contraire les intégrer».

Quant à l'islam, il pense «sur le fond que la coexistence entre chrétiens et musulmans est possible. Je viens d'un pays où ils cohabitent en bonne familiarité», et précise: «Si une femme musulmane veut porter le voile, elle doit pouvoir le faire. De même, si un catholique veut porter une croix.»

Il conclut: «La petite critique que j'adresserais à la France à cet égard est d'exagérer la laïcité. (…) La France devrait faire un pas en avant à ce sujet pour accepter que l'ouverture à la transcendance soit un droit pour tous.» (source
: News.va)

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