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du 23 au 25 mai 2016 (semaine 21)
 


- 25 mai 2016
- Brésil
UNE INQUIÉTANTE POLITIQUE FONCIÈRE

Le Conseil Indigéniste Missionnaire, le CIMI et le Mouvement des Sans Terre sont inquiets de la politique foncière du gouvernement de Michel Temer, le président par intérim, d’annuler les démarcations des terres indigènes.

Ces démarcations avaient été décidées par le gouvernement de Dilma Rousseff, qui vient d'être renversé. Le CIMI se disant déjà préoccupé par "la fragilité de la démocratie brésilienne", suite au vote d’impeachment de Dilma Rousssef, le 12 mai et s’inquiète des velléités du gouvernement de Michel Temer, le vice-président qui assume l‘intérim, d’annuler les décrets de démarcation de terres publiés début mai par le gouvernement de Dilma Rousseff.

Ces velléités sont soutenues "par les secteurs économiques liés à l’agrobusiness", qui soutiennent Michel Temer. Cette proximité du président par intérim avec de grandes entreprises de ce secteur, pourrait même s’avérer être un danger pour la démocratie dans le pays.

" Pour ces secteurs, où prévalent les intérêts économiques, la Constitution et le peuple brésilien ne sont pas une préoccupation. L’abrogation de ces décrets de démarcation des terres indigènes, qui reconnaissent aux peuples natifs le droit fondamental à leurs terres, constituerait une preuve supplémentaire de ce mépris."

Cette déclaration du Cimi intervient dans un contexte extrêmement tendu depuis la nomination du vice-président, et pas seulement en ce qui concerne les terres indigènes. Appuyé par une "bancada ruralista" très influente depuis les dernières élections législatives en octobre 2014, (front parlementaire regroupant des députés favorables à l’agrobusiness, majoritaire à l’Assemblée), Michel Temer a promis à ses alliés de réviser l’ensemble des mesures prises par la présidente au nom de la réforme agraire.

Outre les terres indigènes et les quilombolas (n.d.l.r. terres sur lesquelles vivent des descendants d’anciens esclaves), ce sont principalement les paysans sans terre et le mouvement qui les représente, le MST, qui sont désormais ouvertement dans le collimateur du pouvoir.

Considérées comme des "invasions" par les acteurs de l’agrobusiness, les "occupations" de grandes propriétés, souvent elles même occupées illégalement, pourraient devenir rapidement des foyers sérieux de conflits.

Cette tension sur le thème de la terre ne devrait pas d’atténuer dans les mois qui viennent. Encore moins d’ailleurs depuis la publication sur le blog d’Alceu Castilho, du "profil" économique de l’équipe gouvernementale de Michel Temer.

Le journaliste indique en effet que 18 des 23 ministres nommés par le président par intérim, représententà eux seuls, une fortune cumulée de 200 millions de reais soit plus de 60 millions d'euros et possèdent, toujours en cumulé, quelques… 250.000 hectares de terres, dans ce pays de 8,5 millions de km2, où moins de 30.000 grands propriétaires concentrent 43,8% de la terre, alors que près de 57% de petits paysans possèdent à peine 6,3% des terres. Sans compter les quelques 5 millions de familles de paysans sans terre. (source : cath.ch)

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