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du 23 au 25 mai 2016 (semaine 21)
 


- 25 mai 2016
- Philippines
LES ÉVÊQUES INSULTÉS PAR LE NOUVEAU PRÉSIDENT

Le nouveau président philippin Rodrigo Duterte a l’injure facile. Lors de sa première conférence de presse après sa victoire aux élections le 15 mai, il a qualifié d’« hypocrites » et de « fils de p… » les évêques philippins.

Déjà en novembre dernier, celui qui n’était alors que candidat à l’élection présidentielle insultait le pape François pour avoir provoqué des embouteillages à Manille lors de sa visite dans l’archipel, en janvier 2015. Il s’était par la suite excusé pour ces propos orduriers.

Il a pourtant récidivé, le 22 mai, en insultant cette fois-ci les évêques du pays, dans les mêmes termes : « Vous n’avez pas honte, fils de p… ? Vous demandez des faveurs, même auprès de moi », a-t-il déclaré sur le site internet de la chaîne locale ABS-CBN, faisant une plaisanterie à propos d'une missionnaire violée et tuée. Il accusait les évêques d’avoir demandé de l’argent au gouvernement, pour une indemnité qu’il assimilait à une forme de corruption.

Élu depuis le 10 mai, Rodrigo Duterte fait payer, par cette déclaration, l’opposition de l’épiscopat philippin à son égard lors de la campagne électorale. Les évêques lui avaient reproché ses insultes au pape François, ainsi que sa plaisanterie sur une missionnaire australienne violée et tuée en 1989 dans une prison de Davao, grande ville du Sud où il était maire de longue date.

L’épiscopat est aussi opposé à son envie de rétablir la peine de mort dans le pays, abolie depuis 2006. L’archevêque de Lipa, Mgr Ramond Argüelles, s’est même proposé de prendre la place de tout condamné à mort éventuel si la peine de mort était rétablie. « N’est-ce pas ce que le Christ a fait ? » avait-il déclaré dans une interview relayée par le site catholique américain Crux le 19 mai.

Le président philippin est en outre accusé par un prêtre, le P. Amado Picardal, d’avoir monté des « escadrons de la mort » pour faire baisser la criminalité dans sa ville. Ils sont soupçonnés d’avoir réalisé des exécutions sommaires, incluant des enfants des rues.

Le P. Amado Picardal, qui est secrétaire exécutif du bureau chargé des communautés ecclésiastiques, au sein de la commission des évêques philippins (CBCP), avait enquêté sur le sujet avec "Human Rights Watch." (source
: cath.ch)

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