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du 25 au 28 mai 2016 (semaine 21)
 


- 28 mai 2016
- Japon
LES RESPONSABILITÉS DU PASSÉ ET CELLES DE L'AVENIR

La visite du président Barack Obama le 27 mai à Hiroshima est une « surprise agréable » et elle peut « contribuer à développer le désir de beaucoup au Japon de bannir à jamais les armes nucléaires », estime Mgr Kikuchi Isao.

Au-delà du bon accueil qui lui fut réservé dans la ville qui a connu le bombardement atomique le 6 août 1945, l’épiscopat japonais rappelle que la paix véritable ne peut se faire sans un réel examen de conscience quant aux responsabilités du passé.

L' évêque catholique de Niigata, au centre du Japon, souhaite que la venue du chef d'Etat américain contribue à développer le désir de beaucoup au Japon de bannir à jamais les armes nucléaires.

Barack Obama s'est rendu à Hiroshima à l’issue du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du G7, organisé à Iseshima, dans le centre du Japon. C'était la première fois qu’un président américain en exercice se rendait dans la ville atomisée.

Washington a cependant averti que le président ne prononcerait pas un véritable discours mais quelques remarques seulement, laissant volontairement de côté le débat sur le bien-fondé du recours à l’arme atomique par son prédécesseur Harry Truman, l’objectif de la visite étant de réaffirmer son attachement à construire un monde sans armes nucléaires.

Depuis 2015, face à la montée des nationalismes dans la région de l’Asie du Nord-Est, les évêques ont répété que la course aux armements n’était pas la solution. Dans un Japon dirigé par une droite nationaliste dure, désireuse de revenir sur la nature pacifiste de la Constitution de 1946, les évêques ne cachent pas leur inquiétude.

En 1995, en 2005, puis en 2015, les évêques japonais ont avec constance saisi l’occasion pour redire non seulement leur attachement à la paix, mais aussi la nature prophétique pour le monde du renoncement à la guerre, inscrit dans l’article 9 de la Constitution japonaise, qualifié par eux de « trésor dont le Japon peut être fier ».

Dans un document daté du 7 avril dernier, ils ont réaffirmé cette position, dénonçant l’entrée en vigueur, le 29 mars 2016, de deux lois de défense conférant la possibilité à l'armée japonaise d’appuyer un allié en difficulté dans un conflit à l’étranger – un contournement majeur de l’article 9 de la Constitution qui interdit au Japon l’utilisation de la force pour régler les différends internationaux.

" Aujourd’hui, alors que plus de soixante-dix ans se sont écoulés depuis la fin de la guerre, nous craignons, à mesure que la guerre devient un objet de mémoire étudié par les historiens, que nos sentiments s’amenuisent face à l’expérience tragique que nous avons vécue.

" Faisons en sorte de ne pas répéter ces erreurs, mais, plutôt, comme des citoyens de notre temps et comme chrétiens, réfléchissons sérieusement à ce à quoi nous sommes appelés. Par la prière plutôt que la force armée, allons de l’avant pour bâtir une paix qui soit fondée sur la confiance mutuelle.»

"Car aujourd’hui, alors que plus de 70 ans se sont écoulés depuis la fin de la guerre, nous craignons, à mesure que la guerre devient un objet de mémoire étudié par les historiens, que nos sentiments s’amenuisent face à l’expérience tragique que nous avons vécue", s'inquiète l'épiscopat japonais. (source
: Mepasie)

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