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du 25 au 28 mai 2016 (semaine 21)
 


- 28 mai 2016

LE PRÉSIDENT AMÉRICAIN À HIROSHIMA

Le 27 mai, le président américain a prononcé ce vendredi un discours dans la ville où au moins 140 000 personnes ont été tuées par une bombe atomique américaine, le 6 août 1945. Il a appelé à un monde sans armes nucléaires. 

Lors d’un hommage empreint d’émotion, il a affirmé que cette bombe avait "démontré que l’humanité avait les moyens de se détruire elle-même", rapporte le site de Radio Vatican.

Avant d’évoquer la violence du 6 août 1945, le chef de la Maison Blanche avait fait une halte de dix minutes au Musée du mémorial de Hiroshima qui permet d’approcher l’horreur atomique. Puis, en compagnie du Premier ministre japonais Shinzo Abe, il a traversé l’esplanade du parc pour aller déposer une gerbe devant le cénotaphe qui célèbre la mémoire des victimes du feu nucléaire. Avant de se figer en silence, les yeux fermés pendant une vingtaine de secondes.

«Pourquoi sommes-nous venus ici ?» a-t-il interrogé en commençant son allocution. Tout au long de la vingtaine de minutes pendant lesquelles il s’est exprimé, Barack Obama a cherché à répondre à cette question alors que sa venue a été précédée de débats et d’interrogations sur les éventuelles excuses à formuler par les Etats-Unis et sur le bien-fondé d’un tel bombardement.

Comme il l’avait déjà publiquement affirmé, Obama n’a pas cherché à s’excuser, ni à nourrir une réflexion d’historiens et de spécialiste. Avec une certaine hauteur de vue morale d’un président en fin de mandat, il a préféré évoquer le terrible héritage de la guerre, les menaces d’extinction de l’espèce humaine et «ce que nous pourrions devenir» face au péril nucléaire. Et, sept ans après un premier discours en 2009 à Prague, il a reformulé son souhait d’un «monde sans armes nucléaires».

Certes, il est venu «rendre hommage aux morts». Mais plutôt que d’évoquer la seule guerre du Pacifique (qui avait démarré avec l’attaque japonaise de Pearl Harbour) et les bombardements de Hiroshima et Nagasaki, Obama a évoqué les «60 millions de morts» du second conflit mondial.

Il a appelé à se souvenir des victimes des guerres passées, «ces personnes qui ne sont pas différentes de nous». «Leurs âmes nous parlent, elles nous demandent de regarder au fond de nous-mêmes. […] Il nous faut changer d’état d’esprit sur la guerre elle-même», a-t-il poursuivi.

Citant les progrès technologiques et scientifiques qui ont aidé l’homme à se développer, il a rappelé que «ces mêmes découvertes se sont transformées en une machine de mort encore plus efficace». En mentionnant les «voix des hibakushas [survivants des bombardements atomiques, ndlr] qui un jour ne seront plus avec nous», il a appelé à «lutter contre la complaisance». Cette «mémoire nourrit notre imagination morale, nous permet de changer».

Il a cherché à développer une vision de la «famille humaine» et de son unicité. Pour mieux s’adresser aux générations futures, aux «enfants de Hiroshima aujourd’hui en paix». Prenant son temps, pesant ses mots, Barack Obama a appelé à «ne pas répéter les erreurs du passé. Nous pouvons apprendre. Nous pouvons choisir et raconter aux enfants une histoire différente». Sept mois avant de quitter la Maison Blanche, il a esquissé l'«espoir» d’un «avenir dans lequel Hiroshima et Nagasaki ne seront pas connues comme l’aube de la guerre atomique, mais comme le début de notre propre éveil moral».

Après ce discours symbolique et solennel de trente minutes qui a été l’occasion également d’évoquer «l’amitié avec le Japon», Barack Obama a salué deux survivants, l’un de Hiroshima, l’autre de Nagasaki. Il s’est notamment entretenu avec Sunao Tsuboi, un ancien instituteur qui se trouvait à un kilomètre environ de l’hypocentre le 6 août 1945.

Aujourd’hui âgé de 91 ans, cet homme est resté inconscient pendant quarante jours après le bombardement. Il n’a jamais cessé de témoigner et d’enseigner à ses élèves la nécessité d’un monde sans armes nucléaires. A plusieurs occasions par le passé, il avait écrit à Barack Obama pour lui demander de venir à Hiroshima. Cet après-midi, cet hibakusha savourait le moment. Pendant de longues minutes, Barack Obama et lui se sont serré la main. (source
: AFP)

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