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du 2 au 5 juin 2016 (semaine 22)
 


- 5 juin 2016
-France
UN CAMP DE RÉFUGIÉS A PARIS

« C’est une très bonne nouvelle ! » Brigitte Staub, du vicariat à la solidarité du diocèse de Paris, salue sans ambiguïté l’annonce, mardi 31 mai, d’Anne Hidalgo, la maire de Paris, d’ouvrir un camp pour réfugiés au « nord » de la capitale.

" Mais ajoutent les animateurs, il ne faut pas oublier tout ce qui doit être constitué en plus des hébergements. Il faut penser à une insertion, même temporaire avec le pays d'accueil. Il y a des petits enfants, il y a des jeunes gens et des jeunes filles qui apprennent le français, il y a du travail à trouver et des ressources, des personnes malades et des vieillards."

« Ouvrir un camp, ce n’est que prendre en compte une réalité qui, si elle a pris forme depuis un an et demi , doit être réaliste. Ce ne peut être une opération 'publicitaire'."

La responsable diocésaine rappelle que 5.500 migrants basés à Paris ont été hébergés par la ville de Paris et par l’État l’année dernière. Du côté du diocèse de Paris, 35 paroisses parisiennes ont constitué des groupes d’accueil pour recevoir les réfugiés.

Or depuis le début de l’année 2015, le nombre de réfugiés, venus pour la plupart du Soudan, de l’Érythrée ou encore de l’Éthiopie, n’a fait que croître dans la capitale. La plupart vivent dans des tentes sous le pont de la Chapelle, dans le 18e arrondissement de Paris.

« Il faut les voir vivre dans le froid, sur des sols trempés par les pluies récentes, sans toilettes et sans hygiène, soupire sœur Marie-Jo Biloa, qui accueille tous les après-midi des réfugiés à la paroisse de Notre-Dame des Foyers, dans le 19e arrondissement. Ils sont au moins 500 sous ce pont. Beaucoup ne se sont pas lavés depuis des semaines. »

La nouvelle d’un camp d’hébergement pour ces migrants aux normes de l’ONU est donc accueillie avec enthousiasme par la religieuse. Car si sa permanence paroissiale aide les réfugiés du mieux qu’elle peut – accueil des réfugiés avec café et viennoiserie, cours de français, distribution de kits d’hygiènes comportant dentifrice, brosse à dents et savon... – elle n’a pas la capacité de les héberger.

« Nous sommes un lieu d’écoute et d’orientation, précise Marie-Jo Biloa. Si certaines personnes sont malades, on les oriente vers l’hôpital. S’ils veulent se laver, nous leur disons où se rendre. Nous servons aussi de point de repère pour ces personnes qui n’ont souvent personne vers qui se tourner. »

Certaines paroisses parisiennes ont bien réussi à loger quelques réfugiés, via un protocole supervisé par la pastorale des migrants du vicariat de Paris. Une trentaine de migrants qui ont obtenu le statut de réfugiés habitent ainsi dans des appartements parisiens mis à leur disposition par des paroissiens.

Mais la pastorale n’a bien sûr pas la capacité de faire face à l’afflux de demande. « La réalité, c’est qu’il n’y a plus de solution d’hébergement à Paris, souligne Brigitte Staub. Tout est engorgé  : la solution de logements et de travail pour les réfugiés passe par la province. Mais beaucoup de réfugiés ne veulent pas partir, car ils préfèrent rester en groupe. »

La responsable diocésaine conseille régulièrement aux réfugiés de partir en régions. Elle a par exemple convaincu un groupe de jeunes Érythréens de se rendre à Épernay (Marne), où ils ont pu trouver une place dans un foyer, et espérer du traval. Pour les autres, le camp à Paris devrait permettre de résoudre une partie du problème d’hébergement. (source
: AFP)

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