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du 12 au 15 juin 2016 (semaine 24)
 


- 15 juin 2016

IL FAUT "DÉBUREAUCRATISER" LA FAIM

“Nous courons le risque de bureaucratiser la souffrance des autres”, déclare le pape au congrès du Programme alimentaire mondial exhortant les pays membres de cette institution onusienne à “débureaucratiser" également la faim.

Il a déploré que les hommes soient peu à peu “immunisés contre les tragédies des autres“ et que des décisions politiques incompressibles empêchent de lutter efficacement contre la faim.

Après avoir prié devant un “mur de la mémoire“ pour les membres du PAM ayant perdu leur vie dans l’exercice de leur profession, a souhaité que cette organisation des Nations unies demeure un instrument précieux de la communauté internationale pour entreprendre des activités toujours plus vigoureuses et efficaces en vue de réaliser “l’objectif tellement désiré de ‘faim zéro’“.

Mais, a déploré le Pape, “nous sommes peu à peu immunisés contre les tragédies des autres et nous les considérons comme quelque chose de naturel (…) Les images qui nous envahissent sont si nombreuses que nous voyons la souffrance, mais nous ne la touchons pas; nous entendons des pleurs, mais nous ne consolons pas ; nous voyons la soif, mais nous ne l’étanchons pas“.

“ Disons-le clairement, a appuyé le Pape, le manque d’aliments n’est pas quelque chose de naturel, ce n’est une donnée ni obvie, ni évidente (…) Le fait qu’aujourd’hui, en plein 21ème siècle, beaucoup de personnes souffrent de ce fléau est dû à une distribution des ressources égoïste et mauvaise, à une ‘marchandisation’ des aliments“.

“ Nous nous trouvons ainsi devant un phénomène étrange et paradoxal, a expliqué le pape; tandis que les aides et les plans de développement sont contrecarrés par des décisions politiques compliquées et incompréhensibles, par des visions idéologiques biaisées ou par des barrières douanières infranchissables, les armes elles ne le sont pas.

Il a appelé à “débureaucratiser tout ce qui empêche les plans d’aide humanitaire d’atteindre leurs objectifs“ et jugé que le PAM avait “un rôle fondamental, puisque nous avons besoin de véritables héros capables d’ouvrir des chemins, de construire des ponts, de faciliter les opérations qui mettront l’accent sur le visage de celui qui souffre (…) Les initiatives de la communauté internationale, a souhaité le pape, doivent également être orientées vers cet objectif“.

Peu avant de prendre la parole devant l’assemblée du PAM, le pape avait conversé avec sa directrice exécutive, qui a alors confié au Pape que son organisation continuait d’alimenter près de quatre millions de Syriens tous les mois.

Dans un monde qui “se suralimente“, a confié le pape, “la faim dans le monde est un scandale“ et “la faim des enfants encore plus“. Il a aussi confié avoir été impressionné lorsqu’il voyait, dans son ancien diocèse de Buenos Aires, les gens fouiller dans les restes alimentaires des restaurants de la capitale argentine, une ville pourtant “riche!“

Enfin il a rendu hommage aux “martyrs“ ayant perdu la vie lors de missions contre la faim dans le monde, et il a invité à ne jamais oublier ces témoins courageux. (source
: News.va.)

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