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du 12 au 15 juin 2016 (semaine 24)
 


- 15 juin 2016
- Le Grand Concile orthodoxe
UN DOCUMENT SOURCE DE LITIGE

Tout avait l’air d’aller dans la bonne direction. À la fin du mois de janvier, les dirigeants des quatorze Églises orthodoxes de tradition byzantine, qui s’étaient réunis à Chambésy, en Suisse, avaient conclu les derniers accords

Toutefois, alors qu’il est sur le point de commencer, le concile panorthodoxe tellement désiré risque de ne pas avoir lieu à cause des règles canoniques de procédure, ainsi que des documents qu’il faudrait aborder lors des discussions qui doivent se conclure dans l'unité de la seule vraie Église, l'Église orthodoxe. Ces documents, au nombre de cinq, portaient sur les sujets suivants :

- l'autonomie des Églises et la manière de la proclamer ;
- l'importance du jeûne et son observance aujourd’hui ;
- le sacrement du mariage et ses empêchements ;
- les relations de l’Église orthodoxe avec le reste du monde chrétien ;
- la mission de l’Église orthodoxe dans le monde contemporain en ce qui concerne la paix, la liberté, et la fraternité entre les peuples.

Chacun de ces points avait fait l’objet d’un vote unanime des quatorze délégations, à l’exception des règles et du document concernant le mariage, que le patriarcat d’Antioche avait été seul à ne pas approuver. Tout permettait donc d’espérer une réussite, même en tenant compte du fait que, dans un concile panorthodoxe, n’est valide que ce qui est approuvé à l'unanimité et que toute modification d’une règle ou d’un document doit obtenir l’accord de tous.

L'autonomie des Églises avec leur canonicité au Qatar pouvait se résoudre mais plus difficile était d'admettre les relations de l'Église orthodoxe avec l'ensemble du monde chrétien, en d'autres termes, avec l'oecuménisme.

D’après le patriarcat bulgare, ce document est dans l’erreur aux points de vue théologique, dogmatique et canonique parce qu’il n’affirme pas que, en dehors de l’Église orthodoxe, il n’existe aucune autre "Église" mais seulement des hérésies et des schismes ; que l'unité de la chrétienté n’a jamais été perdue, parce que l’Église orthodoxe a toujours été unie et qu’elle le sera toujours ; que ceux qui sont tombés dans l’hérésie et dans le schisme doivent d’abord revenir à la foi orthodoxe et lui obéir, avant d’être acceptés dans ce qui est la seule vraie Église.

En conséquence de quoi le patriarcat de Bulgarie a annoncé qu’il n’approuverait le document que si, pendant le concile, celui-ci était réécrit comme il le demande. Dans le cas contraire, il ne le signera pas, ce qui rendra impossible l'unanimité nécessaire pour que le texte soit approuvé.

En réalité cette prise de position du patriarcat de Bulgarie est l’expression d’orientations qui sont largement répandues dans le monde orthodoxe. Dans son ensemble, celui-ci ne manifeste pas du tout, envers l’Église catholique, les mêmes dispositions œcuméniques bienveillantes dont celle-ci fait preuve à son égard.

Et la rencontre du pape François et du patriarche de Moscou, Kirill, qui a eu lieu à La Havane le 12 février, n’a pas apaisé mais elle a, au contraire, redonné vigueur à cette aversion dans de larges couches du monde orthodoxe.

En effet, à la suite du patriarcat de Bulgarie, d’autres entités de la galaxie orthodoxe ont exprimé, les unes après les autres, des objections analogues au document dont il est question, document qui contient "des erreurs ecclésiologiques et terminologiques" qui rendent nécessaire un important travail de ré-écriture, faute duquel il refusera de le signer :

Le même jour, l’Église de Grèce a, elle aussi, rejeté comme inacceptable le nom d’"Église" appliqué aux confessions chrétiennes autres qu’orthodoxes. Mais elle n'en faisait pas une condition absolue pour ne pas être au concile. Elle a été imitée en cela par les patriarcats d'Antioche, de Serbie et de Géorgie.

À la fin du mois de mai, une délégation du patriarcat de Moscou, mis en cause à la suite de la rencontre avec le Pape romain, s’est rendue en visite au Mont Athos. Et comme on pouvait le prévoir, tout de suite après cette visite, les monastères (autonomes) de la Sainte Montagne dans leur totalité se sont eux aussi prononcés contre l’utilisation du mot "Églises" pour définir ce qu’ils considèrent seulement comme des "dénominations et confessions chrétiennes".

Le Patriarcat de Moscou proposa une recherche d'unité en suggérant un report de la date d'ouverture par une réunion préconciliaire préalable, report qui n'est pas le point de vue du Patriarcat oecuménique. (source
: Orthodoxie)

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