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du 16 au 19 juin 2016 (semaine 24)
 


- 19 juin 2016
- Russie
UNE ÈRE NOUVELLE ENTRE CATHOLIQUES ET ORTHODOXES

" La rencontre entre le patriarche Krill de Moscou et le Pape, le 12 février dernier à Cuba, a ouvert une ère nouvelle dans nos relations avec les orthodoxes en Russie", constate l'évêque de Saratov en Russie méridionale.

Mgr Clemens Pickel, évêque auxiliaire pour la Russie d'Europe depuis 1998 et évêque du diocèse de saint Clément à Saratov dès février 2002, le jeune prélat est né en 1961 à Colditz, à mi-chemin entre Leipzig et Dresde, au cœur de l'ancienne RDA.

Il connaît bien les réalités de l'ancien Bloc communiste. Depuis la chute du Mur de Berlin, en 1989, la vie sur place a bien changé. Depuis cette rencontre historique, les évêques orthodoxes sont intéressés à nous rencontrer. Auparavant, ils n'étaient pas sûrs s'ils devaient le faire!"

La présence catholique, sur un territoire qui s'étend, au sud de Moscou, de l'Ukraine au Caucase, des rives de la Mer Noire à celles de la Caspienne, et le long du Kazakhstan, est presque anecdotique. Il n'y a en effet que 21.500 catholiques, dispersés au milieu de quelque 45 millions d'habitants, sur un territoire de 1,4 million de km2, soit une superficie quasiment équivalente à l'Allemagne, la France, l'Espagne et le Portugal réunis.

" Sur nos 45 prêtres, 5 seulement sont incardinés dans le diocèse; les 40 autres sont des prêtres d'autres diocèses, que l'on pourrait appeler 'fidei donum', ou des religieux de diverses congrégations. Ils ne viennent que pour un temps donné, en moyenne dix ans. Certains restent 15 ou 20 ans, mais d'autres s'en vont après quelques années".

" La moitié d'entre eux viennent de Pologne, et nous avons ensuite dans notre diocèse des Allemands et des Slovaques, mais aussi des prêtres venant d'Argentine, d'Indonésie, du Mexique, de France, d'Italie, de Belgique ou des Etats-Unis..."
En 1936, tous les prêtres avaient été liquidés.

"Ils parlent tous russe, c'est la langue que l'on utilise dans les paroisses, mais avec leurs propres accents! On se comprend bien quand on est ensemble, mais parfois ce sont les Russes qui ne nous comprennent pas bien", ironise l'évêque. Mais les vieux paroissiens sont indulgents, ils ont attendus si longtemps! A Saratov, c'est en 1936 que le dernier prêtre catholique était enlevé au sortir de son église par des hommes de la police secrète arrivés en voiture noire.

C'est en 1987 qu'un premier prêtre est revenu s'installer dans la région, à savoir le Père Joseph Werth – actuel évêque du diocèse de la Transfiguration, à Novossibirsk - qui était curé de la paroisse catholique de Marx. Il officiait auprès des descendants des Allemands de la Volga, ces colons allemands invités par la tsarine Catherine II au XVIIIe siècle à s'installer près de la Volga et de la Mer Caspienne.

A Saratov, on note une croissance de l'Eglise, notamment grâce à la présence des étudiants étrangers. " Il faut se rappeler que trois générations en Russie ont vécu dans une société athéiste. Si le mur était tombé vingt ans plus tard, il n'y aurait plus eu aucune trace des catholiques ou des évangéliques dans l'ex-URSS!"

" Maintenant, nous voyons venir la première génération de catholiques qui ont des enfants. On sent la différence: ces familles ont des relations entre elles, forment un réseau d'amitié, sont liées par internet, se rencontrent. Ce n'est toutefois qu'une goutte d'eau dans la mer..."

" Dans les faits, il y a peu de nouvelles vocations, car avec l'ouverture du pays est aussi venue la sécularisation. Mais une chose est sûre: depuis 25 ans, il y a une réelle liberté religieuse. Etre Eglise en Russie, c'était encore impossible il y a 30 ans! Nous avons des évêques, l'Eglise peut se développer, et même si tout n'est pas facile, on remarque une véritable renaissance spirituelle!" (source
: cath.ch)

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