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du 22 au 25 juin 2016 (semaine 25)
 


- 25 juin 2016
- Chine
LE BUREAU DES AFFAIRES RELIGIEUSES CRITIQUÉ PAR LE PARTI

L’Administration d’Etat pour les Affaires religieuses (AEAR), ex-Bureau des Affaires religieuses, manque d’autorité, ne surveille pas assez étroitement les groupes religieux et n’applique pas correctement la politique religieuse du Parti .

L’AEAR est la dernière à subir le douloureux examen de l’organe interne au Parti chargé de l’application des règles et de la lutte contre la corruption. Peu après son arrivée au pouvoir en 2012, le président chinois Xi Jinping a lancé une vaste campagne « anti-corruption », perçue à la fois comme un moyen de restaurer la réputation du Parti communiste, entachée par des scandales, et comme un moyen pour le président d’éliminer des factions rivales.

D’autres départements et ministères chinois ont été critiqués pour des dépenses injustifiées ou leur manque d’enthousiasme à appliquer la politique du Parti. Le Département central de la propagande, qui régule et censure le web chinois, a lui aussi été critiqué début juin. Malgré un contrôle de plus en plus étroit sur les contenus diffusés en ligne, la Commission a estimé que l’administration « ne faisait pas assez pour appliquer le principe du contrôle des médias par le Parti ».

L’Administration d’Etat pour les Affaires religieuses est en charge des cinq religions reconnues en Chine : bouddhisme, taoïsme, catholicisme, protestantisme et islam. La Commission de discipline a remis son rapport à l’AEAR le 6 juin dernier, l’enjoignant à résoudre les problèmes listés dans le document. Elle a aussi présenté ses conclusions au Comité permanent du Bureau politique du Parti, le cœur du pouvoir.

Le directeur des Affaires religieuses Wang Zuoan a indiqué que son administration acceptait sincèrement les remarques formulées par cet « examen politique » et allait mettre en place un bureau chargé spécifiquement de remédier aux problèmes cités.

Le rapport est le résultat de deux mois d’enquête, d’analyse de documents et d’interrogatoires au sein de l’administration. Il est reproché à l’AEAR une série de « problèmes marquants ». En premier lieu, son manque d’autorité : à cause d’une direction « trop faible », la politique religieuse du Parti n’est pas appliquée correctement.

Ensuite, le manque d’attention portée aux groupes religieux du pays, pas assez contrôlés, selon le rapport. Enfin, la violation des règles en matière d’emploi, avec le recrutement de proches de cadres de l’Administration, et des abus de biens sociaux. Les cas individuels ont été transférés à d’autres entités disciplinaires, une indication que certains cadres seront probablement poursuivis et condamnés pour corruption.

Début 2015, trente-deux responsables des Affaires religieuses avaient été exclus pour avoir accepté des pots-de-vin de la part de musulmans pour une place au pèlerinage à La Mecque (les départs pour le pèlerinage sont en effet contingentés).

« Il n’est pas vraiment question de lutte contre la corruption. Il est dit explicitement que le contrôle des groupes religieux est insuffisant, analyse un prêtre qui se fait appeler « Père Joseph », cité par l’agence Ucanews. On peut donc s’attendre à un resserrement du contrôle des religions, puisque ce sera un moyen pour les cadres d’obtenir des promotions. »

La politique religieuse officielle a été réaffirmée en avril dernier, lors d’une grande conférence sur les religions. « Nous devons guider et éduquer les cercles religieux et leurs adeptes aux valeurs socialistes fondamentales », avait déclaré le président chinois.

Les groupes religieux doivent « interpréter leurs doctrines religieuses d’une manière qui soit propice au progrès de la Chine moderne et cohérente avec l’excellence de notre culture traditionnelle », avait poursuivi Xi Jinping, non sans développer un couplet familier : « Nous devons résolument nous garder contre toute infiltration étrangère menée au nom de la religion et nous prémunir contre toute incursion idéologique par des extrémistes. » (source :
Mepasie)

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