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du 22 au 25 juin 2016 (semaine 25)
 


- 25 juin 2016
- Terre Sainte - Émigrés
CE VILLAGE QUI NE VEUT PAS MOURIR

Ou l’impossible retour des chrétiens arabes d’Ikrit dans l’État d’Israël, ou l’exode de 800.000 Palestiniens, qui commémorent chaque année leur « Catastrophe » ont été dispersés dans les alentours il y a soixante-huit ans.

Rasé en 1951 par l’armée israëlienne, Ikrit n’est plus peuplé que par quelques jeunes qui montent la garde en espérant un éventuel retour des habitants du village.

De ce village arabe chrétien du nord d’Israël, à trois kilomètres du Liban, il ne reste qu’un cimetière et une église. Tout le reste a été bombardé par l’armée israélienne en 1951.

Chassés en 1948, ses 450 habitants palestiniens vivent désormais avec leurs descendants dans d’autres villages arabes de Galilée. En droit international, on les appelle des « déplacés internes » et non des réfugiés.

Quant aux juifs israéliens, ils ne se sont jamais installés ici. Depuis soixante-huit ans, Ikrit est donc désert. Alors pourquoi ne pas laisser ces Arabes chrétiens, devenus citoyens d’Israël, revenir chez eux comme ils le réclament ? « Israël redoute de voir des milliers d’autres Palestiniens s’engouffrer dans la brèche et raviver l’épineuse question du droit au retour ».

Car les habitants ont le droit de leur côté. Après en avoir fait la demande en 1949, ils ont été autorisés par la Cour suprême israélienne à revenir dans leur village en juillet 1951. Mais quatre mois plus tard, le jour de Noël, l’armée l’a entièrement rasé… ou presque.

« Que l’église soit restée debout a été déterminant, car c’est elle qui garde Ikrit vivant aujourd’hui. » Outre les fêtes religieuses et une messe chaque premier samedi du mois, l’édifice abrite encore « les événements les plus importants » de cette communauté grecque-catholique melkite de 1.400 personnes dispersées dans plusieurs localités : baptêmes, mariages, enterrements…

Depuis 2012, une douzaine de jeunes adultes se relaient aussi toute l’année pour monter la garde. Le traumatisme de la démolition de 1951 ne semble jamais loin. « Quand on vient ici, on plante des légumes, on entretient les arbres, on fait de la musique autour du feu. » Ces jeunes gens élisent alors domicile, pour quelques jours, dans l’une des deux chambrettes construites il y a vingt-cinq ans contre l’église.

À Noël dernier, les villageois ont quand même obtenu le raccord de l’église à un réseau électrique. Ils y voient une victoire symbolique : « C’est la reconnaissance de nos droits sur cette église, et sur cette terre. » ont-ils dit au reporter du quotidien "La Croix". (source
: Chrétiens orientaux)

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