Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 26 au 30 juin 2016 (semaine 26)
 


- 30 juin 2016
- Côte d'Ivoire
LE DIALOGUE DES RATIONALITÉS CULTURELLES ET RELIGIEUSES

Un congrès sur le « dialogue des rationalités culturelles et religieuses » a réuni à l'Institut catholique de Paris, du 27 au 30 juin, plusieurs dizaines de théologiens et de chercheurs du monde entier.

« Comment les univers culturels et religieux se rencontrent-ils et dialoguent-ils alors que leur approche rationnelle et leur appréhension du monde est singulière?», interrogent les auteurs de ce congrès.

Dans le même temps ont été étudiées spécifiquement les questions liées à l'Afrique: notamment sur les « rationalités culturelles africaines», sur « les défis de l'inculturation », et sur la « pratique du dialogue en Afrique ».

Parmi ces enquêtes, on a remarqué celle de la Côte d'Ivoire où la question du dialogue entre rites traditionnels et foi chrétienne est encore omniprésente, dans certaines régions ivoiriennes.

" Tout l'enjeu est de savoir si une cérémonie traditionnelle est compatible avec l'Évangile", explique le P. Jean Sinsin Bayo, un théologien, originaire du sud-ouest du pays, et ancien doyen de l'Université catholique d'Afrique de l'Ouest. Il est spécialiste des fêtes et rites traditionnels.

Pour définir cette compatibilité, il décrit un processus très fin, mettant en jeu des ressorts spirituels, mais aussi des ressorts anthropologiques et sociologiques.

Partant de ce constat, le travail de l'inculturation consiste à saisir le principe d'un rite, pour voir s'il peut avoir un sens chrétien.

Aussi le diocèse du P. Sinsir Bayo a-t-il mis au point, sous l'impulsion du cardinal Agré, évêque du diocèse entre 1968 et 1992, une cérémonie d'ordination prenant en compte des gestes traditionnels. Le candidat au sacerdoce va s'asseoir au fond de l'église, avec ses parents, et c'est un "griot" (une personne communicateur) qui représente la communauté et l'appelle au nom de l'évêque. Le futur prêtre se lève, entouré de ses proches, et s'avance au premier rang.

Autre geste fort de l'ordination sacerdotale : un enfant jette de la cendre sur le prêtre, tout juste ordonné. C'est ce qu'on fait pour introniser les chefs traditionnels, explique le P. Sinsin Bayo. Le chef est un "dépotoir: c'est lui qui reçoit tous les déboires de sa communauté", mais ne doit rien en dire. Il doit tout accueillir en silence. Il en va de même du prêtre.

Ainsi il n'y a, derrière les discussions, ni revanche culturelle sur l'Occident, ni adaptation pure et simple d'un christianisme européen. " C'est à chaque évêque africain de désigner un prêtre pour étudier en profondeur les rites locaux et faire des propositions", préconise le P. Bayo." Ce travail de longue haleine est indispensable si nous voulons à la fois garder notre identité africaine, et nous tourner sincèrement vers Dieu." (source
: cath.ch)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil