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du 14 au 17 juillet 2016 (semaine 28)
 


- 17 juillet 2016
- Vénézuéla
CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU VÉNÉZUÉLA - CEV

Elle s'est ouverte le 7 juillet sur fond de crise économique, sociale et politique. L'archevêque de Cumana, critique envers le pouvoir, a offert "ses bons offices" pour le dialogue avec une population qui manque de tout.

" Le système qui nous gouverne est épuisé. Les gouvernants actuels manifestent leur incapacité à résoudre les problèmes urgents du pays… Il est clair que les intérêts du gouvernement ne coïncident pas avec ceux du pays, de sa population et de ses institutions", lance Mgr Diego Rafael Padron Sanchez, président de la CEV.

Il poursuit en fustigeant "l'instabilité politique, la répression brutale et l'absence de réponses sérieuses qui génèrent "l'incertitude, le désespoir, la colère et la violence sociale". Il propose, à la fin de son discours d'ouverture de redonner la parole aux citoyens.

Le prélat estime qu'"un gouvernement(…) qui a refusé de permettre aux institutions religieuses ou sociales d’apporter leur contribution pour soulager les difficultés et les maladies de la population n’a pas l’autorité morale pour appeler au dialogue et à la paix…"

Il a enfin demandé une nouvelle fois, "en tant que devoir urgent, de permettre l’entrée (sur le territoire, ndlr) des médicaments nécessaires à de nombreux vénézuéliens qui ont besoin d’assistance sanitaire".

Se basant sur l'expérience de la "Caritas Venezuela", l'archevêque de Cumana propose enfin de prendre en charge la distribution de l'aide d'urgence qui afflue du monde entier. "Il ne s'agit pas de la solution définitive mais d'un palliatif qui ne devrait plus être reporté", relève-t-il.

La crise économique due à la chute des cours du pétrole frappe de plein fouet les habitants, confrontés à d’importantes pénuries alimentaires. Une situation qui a empiré depuis août 2015 et la fermeture de la frontière commune avec la Colombie. Cette frontière est notamment prisée par les trafiquants de drogue et les contrebandiers.

Une crise économique à laquelle s'ajoute une crise politique, l'opposition menant un processus pour obtenir un référendum révocatoire contre le président Nicolas Maduro. Face à cette situation, ce dernier s'accroche au pouvoir et est d'ailleurs tenté de répondre par la force. Il a estimé, le 6 juillet, qu'il fallait renforcer le pouvoir militaire.

Le pays, en proie au chaos  économique, ne produit plus rien. Les citoyens reçoivent chaque mois une ration alimentaire composée de farine, de pâtes, de beurre et de sucre. "Les enfants, surtout, souffrent de sous-alimentation", explique pour sa part Mgr Jaime Villarroel, évêque du diocèse de Carúpano au nord du pays, à l'Aide à l'Eglise en détresse (AED). 

Dans le diocèse de Carúpano, 70 % de la population sont, certes, baptisés, mais seulement 2 % sont des catholiques pratiquants. Le siège épiscopal est assez récent: le diocèse a été fondé il y a seize ans. Il travaille pour "semer l’Évangile", bien qu’ici comme dans tout le pays, les prêtres et séminaristes soient souvent attaqués et humiliés en public. La vague de violence ne s’arrête ni aux églises ni à la cathédrale de Carupano. Les lieux de culte ont été plusieurs fois pillés et profanés. « Plus rien n’est respecté », déplore l’évêque.

L’opposition vénézuélienne a appelé le Saint-Siège, le 7 juillet 2016, à se joindre à une médiation internationale pour un dialogue avec le gouvernement du président contesté Nicolas Maduro.

“Il est nécessaire d’amplifier la médiation. Nous estimons fondamentale la participation d’un représentant du Saint-Siège et l’implication de plus d’ex-présidents“ pour dialoguer avec le gouvernement, a ainsi déclaré dans un communiqué la Table pour l’unité démocratique, parti d’opposition de centre droit. (source
: ACI)

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