- 31 août 2016 - Chine
L'ÉGLISE DE CHINE ET L'ÉGLISE UNIVERSELLE
Le 4 août, un long texte du cardinal John Tong Hon, daté du 31 juillet, il était publié en anglais et en chinois sur le "Sunday Examiner "et le "Kung Kao Po", les deux journaux du diocèse de Hongkong.
Intitulé « La communion de l’Eglise en Chine avec l’Eglise universelle », le texte semble s’adresser autant aux catholiques de Chine qu’aux dirigeants chinois.
Celui qui a succédé en 2009 au cardinal Zen à la tête du diocèse de Hongkong propose ses réponses nuancées aux questions suivantes : « Pourquoi le Saint-Siège persiste-t-il avec insistance à dialoguer avec le gouvernement chinois plutôt qu’à l’affronter ?
« Que signifie la communion entre les Eglises particulières et l’Eglise universelle ? Sur quels critères les évêques des Eglises locales en Chine continentale devraient-ils être nommés ? Quel est le rôle de ce qui tient lieu aujourd’hui de Conférence des évêques catholiques en Chine ? Quelle(s) relation(s) cette dernière entretient-elle avec les diocèses ? ».
Sur le ton qui est le sien, posé, et le style, pédagogue, qui est sa marque, le cardinal Tong déploie une pensée que l’on pourrait qualifier d’un optimisme réfléchi et nuancé, sur ces questions, là où le cardinal émérite Zen ne cache pas son pessimisme.
Les deux personnalités ne transigeant ni l’une ni l’autre sur l’essence de ce qui constitue l’Eglise « une, sainte, catholique et apostolique ».
Dans son texte, le cardinal Tong écrit notamment que « bien que les termes précis d’un accord [entre la Chine et le Saint-Siège] n’ont pas encore été rendus public, nous croyons que le pape François, en tant que protecteur de l’unité et de la communion de l’Eglise universelle, n’acceptera pas un texte qui nuirait à l’intégrité de la foi de l’Eglise universelle ou à la communion entre l’Eglise catholique en Chine et l’Eglise universelle ».
Sur les blogs en Chine continentale, sur les réseaux sociaux ailleurs, ainsi que sur les sites d’information religieuse, les commentaires sont allés bon train, sans pour autant apporter d’éléments d’information nouveaux quant aux négociations en cours entre Pékin et Rome.
Le discrétion vaticane est toujours de règle.
Même si la vigueur des polémiques exprimées sur les réseaux sociaux dénote l’inquiétude qui sourd au sein de la communauté des catholiques chinois quant à un éventuel accord entre Pékin et Rome.
Quant à l’actualité en Chine, on peut noter ici deux faits concrets : le 25 juillet dernier, alors que les jeunes catholiques du monde entier se réunissaient à Cracovie pour les 31e Journées mondiales de la jeunesse, à l’aéroport de Pékin, les autorités ont fait stopper un avion qui roulait déjà sur le tarmac pour s’envoler vers la Pologne.
Elles en ont fait descendre une cinquantaine de jeunes catholiques chinois pour « violation de la réglementation sur les voyages à l’étranger », avant de les renvoyer dans leurs foyers avec interdiction de parler aux médias. Selon les informations, de EDA, un millier environ de jeunes Chinois du continent ont toutefois pu se rendre discrètement en Pologne pour prendre part aux JMJ.
Le sommet du G20-2016 à Hangzhou, en Chine, sera donc un moment priviligié pour des échanges discrets et approfondis. C'est le onzième sommet du "Groupe des Vingt" depuis sa création pour les chefs d'État en 2008, mais le premier en Chine.
Ce sommet se tient en effet les 4 et 5 septembre 2016 à Hangzhou dans la province chinoise de Zhejiang. Il réunira les chefs d’Etat et de gouvernement des vingt plus grandes économies de la planète et de plusieurs grandes organisations internationales.
Les
autorités chinoises ont pris des mesures de sécurité draconiennes. Afin de « créer un environnement sûr », les églises catholiques et les temples protestants du district de Hangzhou où se réuniront les responsables politiques auraient reçu l’ordre de fermer leurs portes : selon The Guardian, aucun service religieux n’y sera autorisé les deux jours que dure le G20, dont le dimanche 4 septembre 2016.
Située dans une région connue pour l’importance de ses communautés chrétiennes, Hangzhou est la capitale du Zhejiang, une province où sévit depuis deux ans et demi une campagne d’abattage des croix visibles sur les lieux de culte chrétiens. (source : Mepasie et EDA)
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