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du 20 au 23 octobre 2016 (semaine 42)
 


- 23 octobre 2016
- Egypte
LA CONSTRUCTION DES NOUVELLES EGLISES afrb

Une nouvelle loi sur la construction des églises en Egypte satisfait l’Église copte alors que l’ancienne réglementation posait des restrictions importantes à la construction et à l’entretien des églises.

En application d’un décret ottoman de 1856, les chrétiens devaient obtenir une autorisation présidentielle pour construire une nouvelle église. Un règlement du ministère de l’Intérieur de 1934 avait fixé une dizaine de conditions que la requête devait remplir pour pouvoir obtenir un permis de construire.

Une autorisation du gouverneur était nécessaire pour rénover un édifice existant. En pratique, la procédure pouvait durer des années et très peu d’autorisations étaient délivrées, les services de sécurité au niveau local et national craignant les réactions d’hostilité de la population locale.

Même lorsqu’une autorisation était accordée, les ultraconservateurs locaux s’opposaient souvent à sa mise en œuvre, ce qui entrainait de graves troubles confessionnels. Des coptes étaient souvent accusés d’avoir transformé clandestinement des habitations en lieux de culte, ce qui entraînait également tensions et affrontements violents.

La nouvelle constitution, adoptée en 2014, invite le législateur à adopter dès sa première législature une loi organisant la construction et la rénovation des églises qui garantisse aux chrétiens la liberté de pratiquer leurs rites religieux.

Les dirigeants des Églises ont annoncé avoir trouvé un accord. Avec cette nouvelle loi, la construction d’une nouvelle église est toujours soumise à autorisation préalable, mais la décision appartient désormais au gouverneur local – nommé par le président – et non plus au chef de l’État. Il dispose de 4 mois pour donner sa réponse, qui doit être motivée en cas de refus.

La loi ne précise toutefois pas les recours possibles contre la réponse ou l’absence de réponse du gouverneur. De plus, elle précise que la superficie de la nouvelle église doit être proportionnelle au nombre de chrétiens présents dans l’agglomération et à leurs besoins, sans définir les critères d’appréciation de cette « proportionnalité », ni déterminer l’autorité en charge de l’apprécier.

Quant aux lieux de culte déjà existants, leur statut pourra être légalisé dans l’année suivant l’entrée en vigueur de la loi, à condition qu’ils aient été construits dans le respect des normes de construction et du droit de propriété. Un comité est chargé de s’assurer que ces règles ont été respectées. La loi ne lui fixe pas de délai pour communiquer sa réponse et ne précise pas la procédure de recours contre ses décisions.

Si le Pape Tawadros et les dirigeants des deux autres grandes Églises se sont dits pleinement satisfaits de cette loi, certains opposants leur reprochent d’avoir cédé aux pressions des autorités et affirment que ce texte n’apporte aucune amélioration par rapport au système antérieur.

La loi a été adoptée à la majorité des 2/3 sous les acclamations des membres du parlement » et rentrera en vigueur dès qu’elle aura été ratifiée par le président. (source
: AFP)

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