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du 4 au 6 novembre 2016 (semaine 44)
 


- 6 novembre 2016
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PARMI LES POINTS DE DESACCORD

Pour le vaticaniste Sandro Magister, si le Pape dit " Bon anniversaire" à Luther, il lle dit en un mode discret, mineur et nuancé, sans esquiver ces points d’opposition. Mais qui subsistent tous. La doctrine, les sacrements, la mission.

Ce sont , commente Sandro Magister, les trois sujets critiques que le pape François a abordés et traités à sa manière lorsqu’il a célébré, aux côtés des luthériens, à Lund, le 31 octobre, le cinq-centième anniversaire de la Réforme protestante.

Dans le domaine de la doctrine, François a tranquillement présenté comme un point acquis le fait que la question de la "justification", qui était considérée comme le principal sujet de divergence entre les catholiques et les protestants, mais pour lui c'est une divergence dépassée.

À proprement parler, cependant, lorsque les catholiques et les luthériens ont signé conjointement, en 1999, un accord à propos de cette question, tous les obstacles n’ont pas été aplanis pour autant.

L'accord ne portait pas "sur les vérités", toutes les vérités, de la doctrine de la justification, mais seulement "sur des vérités" de celle-ci, partielles. Et Joseph Ratzinger qui, à cette époque-là, était cardinal et préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, l’avait fait remarquer dans une interview clarificatrice.

S’il est vrai que le facteur essentiel de la rupture entre catholiques et luthériens a été la doctrine de la justification, celle-ci a presque disparu, aujourd’hui, de la pensée commune. L’éloignement par rapport à Dieu, principalement dans les régions qui furent le théâtre de la Réforme, a également affaibli la conscience du péché et la bonne nouvelle de la grâce.

Et cette donnée de fait a facilité encore davantage d’une part la mise de côté du désaccord doctrinal et d’autre part une relance et une mise à jour de l'idée de justification en termes de "miséricorde", mot-clé du pontificat actuel suffisamment polyvalent pour être partagé par les luthériens.

Dans le discours qu’il a prononcé à Lund, le Pape a en effet ramené les désaccords doctrinaux au niveau de malentendus linguistiques, lorsqu’il a déclaré que, en substance, la division a été provoquée par de simples fermetures "dues à la crainte ou à des préjugés à propos de la foi que les croyants d’autres confessions professent avec un accent et un langage différents".

En ce qui concerne les sacrements, le point crucial de désaccord concerne l'Eucharistie et en particulier la possibilité - ou non – pour les catholiques et les protestants de recevoir la communion ensemble, au cours de la même cérémonie.

A la veille du voyage du pape à Lund, le cardinal Kurt Koch, président du conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, a donné un coup d’arrêt à propos de cette question puisque, à l’occasion d’une interview qu’il a accordée à Giuseppe Rusconi pour le blog "Rossoporpora", il a déclaré :

" Si nous voulons discuter uniquement de l’Eucharistie, nous ne pouvons pas arriver à un résultat positif. Nous devons en premier lieu faire la clarté à propos des concepts d’Église et de ministère.

" Pour les catholiques, le ministère sacerdotal est le présupposé pour célébrer l’Eucharistie. Je pense que, jusqu’à présent, nous n’avons pas encore approfondi et clarifié suffisamment, dans nos relations avec les luthériens, les concepts évoqués précédemment.

" Si nous ne pouvons pas reconnaître les formes de ministère des autres Églises, souligne le cardinal, président du conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, il est impossible de permettre l’intercommunion".

Et en effet, à Lund, la solennelle déclaration conjointe des luthériens et des catholiques n’a indiqué aucun pas en avant en ce qui concerne ce point spécifique. (source : News.va et .Chiesa)

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