- 6 novembre 2016 - France
LA LAICITE A LA FRANCAISE

Jean-Louis Bianco, le président de "l'Observatoire de la laïcité", une instance rattachée au gouvernement français, a publié "La France est-elle laïque ?"et parle à la presse de cette laïcité, mise en question de différents côtés.

" Certains pensent que la France n'est plus laïque parce qu'elle cède beaucoup trop à des pressions communautaristes, d'autres pensent qu'elle n'est plus laïque parce qu'au contraire elle interdit de plus en plus le port de signes religieux" .

" La situation française trouve peu d'équivalents dans le monde, même si, selon l'ancien secrétaire général de l'Elysée, "ce qui est le plus spécifique en France, c'est la neutralité absolue du service public".

Et puis il y a la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, "directement inspirée de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen", qui est à ses yeux une sorte de "miracle laïc".

" La principale menace qui peut mettre la laïcité en danger, réside dans les pressions communautaristes dans certaines vlles et certains quartiers de ces villes. Pour moi, le combat principal à mener se trouve dans les politiques publiques de la ville, pour mettre fin aux phénomènes des ghettos", ajoute-t-il.

Mais pour autant, "ce serait une grossière erreur de croire que la laïcité est une citadelle assiégée. Malgré les pressions et les tensions, elle résiste, car elle est un outil formidable pour vivre ensemble". Mais cela à condition d'être bien traitée."

"Au travail, un congé pour fête religieuse doit être traité de la même manière qu'un congé pour maladie ou pour des vacances", De même que dans les cantines, surtout scolaires, en raison de l'âge et del la liberté des consommateurs, il faut des menus qui offrent du choix, pour ceux qui ne veulent pas manger de viande ou de porc. Mais il ne faut pas que cela se cantonne à la religion", explique-t-il.

Quant à l'interdiction du burkini, Jean-Louis Bianco affirme qu'on "ne peut pas interdire des tenues", et qu'il "n'existe pas de tenue laïque". "

Répondant à une question sur les écoles confessionnelles sont-elles financées en partie par l'Etat, Jean-Louis Bianco prend cette question par le fait que la République finance le service public, et une école privée, confessionnelle ou pas, a, en fait, une délégation de service public quand elle reprend les programmes de l'Education nationale".

Quant aux jours fériés liés à des fêtes religieuses chrétiennes, il rappelle que nous avons des racines chrétiennes. Mais il ne faut pas se limiter à ces racines-là, nous avons aussi des racines grecques, arabes, etc.

Pour ce qui est de la question des crèches de Noël,il rappelle qu'il y a vingt an, on ne posait pas cette qustion, car il y en avait à la mairie de Paris et ça ne faisait pas débat. "La question, c'est de savoir si c'est un signe religieux, interdit par la loi de 1905, ou une exposition culturelle, qui serait alors autorisée (...). Je crois qu'il faut alors examiner les intentions" explique-t-il. Les crèches provençales où les santons prennent le pas sur la dimension religieuse, ne sont pas là pour faire du prosélytisme. (source : AFP)

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