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du 4 au 6 novembre 2016 (semaine 44)
 


- 6 novembre 2016 -Irak
LA PREMIERE MESSE DANS QARAKOSH LIBEREE

Dimanche 30 octobre, Mgr Petros Mouché, archevêque syriaque catholique de Qaraqosh, est revenu pour la première fois dans sa ville depuis l’offensive de Daech en août 2014 et seul, Il y a célébré une messe dans la cathédrale Al Taheera.

Une semaine après l’entrée des troupes de la 9ème division de l’armée irakienne dans Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d’Irak, Mgr Petros Mouché, l'évêque syriaque catholique de la ville, a enfin pu y revenir pour célébrer la toute première messe de l’après-Daech. Il était seul.

La plus importante ville chrétienne d'Irak a été occupée pendant plus de deux ans par les jihadistes de l'EI.

Longuement, l'évêque s'est prosterné sur le seuil de la cathédrale Al Taheera – l’Immaculée –, embrassant le sol recouvert de gravas et de cendres. La suie épaisse qui couvre les murs de l'église ne suffit pas à cacher les mots « État islamique » peints à main levée.

Certaines dalles se sont brisées sous l'effet de la chaleur, les bancs ont été renversés et des pans de la voûte se sont effondrés, mais la cathédrale de l'Immaculée Conception trône toujours fièrement dans le centre de Qaraqosh.

Après plus de deux ans d'occupation par les jihadistes du groupe État islamique (EI), des chants religieux araméens résonnent pour la première fois dans la plus importante ville chrétienne d'Irak.

« Cette église c'est un symbole pour nous. Je vous le dis honnêtement, si on ne l'avait pas trouvé telle qu'elle est maintenant, si elle avait été vraiment détruite, les gens de Qaraqosh n'auraient pas voulu rentrer », assure Mgr Petros Mouché, archevêque syriaque-catholique de Mossoul, de Kirkouk et du Kurdistan.

Il est accompagné d'une poignée de miliciens chrétiens et de responsables politiques. Bientôt, le parfum de l'encens se mêle à l'odeur des cendres, alors que le craquement des pieds sur des morceaux de bois brûlés résonne dans la nef.

Fourmillant de soldats mais vidée de ses habitants, la ville porte les stigmates de plusieurs jours de combats acharnés. Des voitures calcinées jusqu'aux os qui reposent sur des tas de gravats, face à des façades noircies par les flammes.

Sous l'une des arcades de la cour extérieure de la cathédrale, des centaines de douilles jonchent le sol. Des mannequins défigurés qui tiennent à peine debout servaient de stand de tir aux jihadistes. Ceux qui accompagnent l'évêque espèrent désormais un retour rapide des habitants.

« Beaucoup d'organisations humanitaires sont venues nous voir pour nous proposer de déménager au Liban, en Australie ou au Canada, mais nous avons refusé. Nous voulons que nos familles reviennent ici, nous voulons aussi que ceux qui sont partis à l'étranger rentrent ».

« Au fond de leur cœur, les gens veulent rentrer, mais ils veulent d'abord que les infrastructures soient reconstruites. Et avant de reconstruire les infrastructures, la zone doit être sécurisée. Nous savons que la ville est remplie de mines », explique Mgr Mouché avant de reprendre la route vers la ville d'Erbil, où il vit en exil.

Sur le chemin du retour, le convoi qui accompagne l'archevêque croise sur la route une dizaine de voitures stationnées derrière la tranchée qui faisait encore office de ligne de front il y a une semaine à peine. La route qui mène à Qaraqosh reste encore fermée aux civils, malgré les protestations des quelques habitants qui espéraient rentrer chez eux. (source : ORJ)

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