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du 1 au 4 décembre 2016 (semaine 48)
 


- 4 décembre 2016

Il MENACE LES CARDINAUX DE PERDRE LEUR CHAPEAU

« Ce qu’ils ont fait est un scandale très grave qui pourrait conduire le Saint-Père à leur retirer le chapeau cardinalice », a estimé Mgr Pio Pinto, la plus haute autorité de l’Église en matière de nullités de mariage.

Au cours d'une conférence de presse le 8 septembre, il s'en est pris aux cardinaux qui mettent en cause les dispositions d’Amoris laetitia. Mais le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), le cardinal Gerhard Müller, a souligné le 1er décembre 2016 que seul le Pape pouvait autoriser la Congrégation à répondre aux ‘dubia’.

Le préfet de la CDF faisait référence aux ‘doutes’ présentés par les quatre cardinaux Mgr Burke, Mgr Brandmüler, Mgr Meisner, Mgr Caffara sur l’exhortation apostolique du Pape François " Amoris laetitia". Mgr Meisner a ajouté en s'adressant à l’agence de presse autrichienne Kathpress qu’il était important pour les fidèles de rester objectifs, pour échapper au risque de polarisation dans ce qui devient un conflit d’opinions.

Le 14 novembre dernier, les cardinaux Walter Brandmüller, Raymond Burke, Carlo Caffarra et Joachim Meisner avaient rendu publics cinq « dubia » (« doutes ») à propos de l’exhortation apostolique "Amoris laetitia" et reprochant au Pape de ne pas y avoir formellement répondu par « oui » ou « non ».

Ces quatre cardinaux mettent en question « deux Synodes des évêques sur le mariage et la famille. Pas un mais deux ! Un Synode ordinaire et un Synode extraordinaire.

On ne peut pas mettre en doute l’action de l’Esprit Saint », a mis en garde Mgr Pio Pinto en marge d’un colloque sur les nouvelles règles pour les nullités de mariage organisé par la Conférence épiscopale espagnole à l’Université Saint-Damase de Madrid.

« Quelle Église défendent ces cardinaux ? », s’est interrogé le doyen de la Rote pour qui « le pape est fidèle à la doctrine du Christ »...

« Ce qu’ils ont fait est un scandale très grave qui pourrait conduire le Saint-Père à leur retirer le chapeau cardinalice comme cela est déjà arrivé à certains moments dans l’Église », a-t-il continué.

Au cours de sa conférence, Mgr Pinto avait aussi souligné que, si le Pape n’avait pas répondu directement aux quatre cardinaux, en fait il leur avait répondu « indirectement » : « Il leur a dit qu’ils regardaient seulement en blanc ou noir alors qu’il y a, dans l’Église, des nuances de couleurs ».

« Quelques-uns, dit Mgr Pinto, continuent à ne pas comprendre, c’est soit blanc soit noir, alors que c’est dans le flux de la vie qu’il faut discerner, c’est ce que nous a dit le concile », avait insisté le Pape François.

En rendant publique leur lettre au Pape, ce qui ne se fait habituellement pas à Rome, les quatre cardinaux avaient assuré remplir « un devoir précis », arguant du canon 349 du Code de droit canonique qui leur confie, selon eux, « la mission d’aider le Pape dans le gouvernement de l’Église universelle (...), y compris lorsqu’ils agissent individuellement ».

Or ce canon 349 n’autorise les cardinaux à « assister » le pape « collégialement que quand ils sont convoqués en corps pour traiter de questions de grande importance » ou « individuellement (…) par les divers offices qu’ils remplissent », à savoir les fonctions officielles que le Pape leur a confiées, ce qui n’est pas le cas de ces quatre cardinaux

De son côté, le P. Antonio Spadaro, directeur de la revue jésuite de référence "La Civiltà cattolica" et proche du pape, a rappelé sur CNN que « Amoris laetitia a créé un débat ouvert et intéressant dans l’Église catholique grâce au pape François, un pape qui ne bloque jamais le dialogue, s’il est loyal et motivé par le bien de l’Église ». (source
: Presse du Vatican)

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