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du 9 au 13 décembre 2016 (semaine 49)
 


- 13 décembre 2016
-Paraguay
LA FETE DE LA JEUNESSE AU SANCTUAIRE MARIAL DE CAACUPE

Au sanctuaire marial de Caacupé, à l’occasion du XIXème Pèlerinage national de la Pastorale des jeunes du Paraguay, la jeunesse paraguayenne a secoué l’Eglise et la société, dénonçant la corruption qui gangrène tous les secteurs du pays.

Venus à pied, en bus, en voiture, à vélo, à cheval ou sur des chars à bœufs des quatre points cardinaux du Paraguay, malgré l’intense chaleur puis une pluie bienvenue, les pèlerins se sont rendus en masse au sanctuaire marial de Caacupé, à 50 km à l’est d’Asunción, la capitale du pays.

Ils ont une nouvelle fois fêté la patronne de la nation et participé à la neuvaine qui s’est conclue par la messe solennelle du 8 décembre en l’honneur de “Nuestra Señora de los Milagros”, Notre-Dame des Miracles.

Dans leur manifeste, sous les applaudissements frénétiques de la foule, ils ont exigé une “éducation de qualité”, alors que 270.000 jeunes quittent l'école sans diplômes de l’école et restent sans travail.

Ils n'ont hésité à déplorer “l’incohérence de la vie de certains prêtres, formateurs et agents pastoraux” qui s’occupent plus de leurs intérêts personnels que de la communauté des fidèles”

“Nous avons davantage peur des policiers que des voleurs, à cause de policiers corrompus qui, au lieu de nous protéger, nous demandent de l’argent dans la rue, pour ne pas nous impliquer dans des délits inexistants”, ont lancé les représentants de la Pastorale des jeunes à l’issue de la messe d'ouverture le samedi 3 décembre.

La soirée a rassemblé 15.000 jeunes dans une ambiance de JMJ survoltée. Ces derniers, après une joyeuse fête dans les prairies attenantes au séminaire San José, se sont rendus à pied à la basilique de Caacupé, à trois kilomètres de là, rangés derrière une grande croix de bois, qui allait symboliser le lancement du “Trienio de la Juventud”, trois ans de mobilisation de la jeunesse catholique du Paraguay.

Reprenant les paroles du pape Jean Paul II sur la “civilisation de l’amour”, l’évêque de Villarrica, au centre-sud du Paraguay, a dénoncé les parlementaires qui se servent d’abord eux-mêmes et ne répondent pas aux besoins criants de leur peuple, alors qu’ils prétendent justement représenter le peuple.

“Jeune Paraguayen, lève-toi!”, a-t-il lancé sous les applaudissements, en demandant aux jeunes de ne pas se laisser séduire par la violence pour changer la société injuste.

Dénonçant sans ambages les maux qui rongent le pays, les porte-parole des jeunes ont alors présenté à leur tour, leur manifeste. Ils ont ainsi fustigé les policiers qui protègent les narcotrafiquants, dénoncé une éducation prise en otage par “une politique sectaire”, exigeant une “éducation de qualité”, alors que les pouvoirs politiques dans le pays n’investissent que très peu dans l’enseignement.

Rongé par la corruption à tous les niveaux, héritée en grande partie des 35 années de dictature féroce d’Alfredo Stroessner (1954-1989), ce pays situé entre le Brésil, la Bolivie et l’Argentine voit sa jeunesse, sans grands débouchés, chercher son salut dans l’émigration vers les pays voisins et au-delà.

L’évêque de San Juan Bautista de las Misiones a incité les jeunes à lutter contre la corruption et contre les abus, “contre tous les antipatriotes qui hypothèquent notre futur!” (source
: cath.ch)

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