Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 8 au 11 janvier 2017 (semaine 02)
 


- 11 janvier 2017
- Inde asie a
TOUTE ELECTION DEVRAIT CONSTITUER UN ACTE LAIC


Au cours des élections politiques, la recherche des suffrages en s'appuyant sur la religion peut être qualifiée de « pratique de corruption », a établi la Cour Suprême indienne dans une décision prise le 2 janvier.

« L’élection constitue un acte laïc, alors que le rapport entre l’homme et Dieu est un choix individuel ».La Cour confirme ainsi que la recherche de suffrages électoraux au nom d’une religion déterminée, d’une caste ou d’une communauté est assimilable au délit de corruption.

La décision en question entre dans le cadre du recours présenté en 1992 par le chef du parti Baratiya Janata Party (BJP), Abhiram Singh, dont l’élection à l’Assemblée parlementaire de l’Etat du Maharashtra avait été invalidée en 1991 par la Haute Cour de Bombay dans la mesure où le candidat avait ouvertement lancé un appel à voter pour lui en ce qu’il était de religion hindoue.

La sentence s’oppose à une autre décision de 1995 dans laquelle cette même Cour Suprême avait accueilli la définition d’Hindutva (idéologie des extrémistes hindous prêchant « un peuple, une religion, une culture » NDR) comme « style de vie » et non pas en tant que « religion », confirmant la possibilité d'utiliser cette définition dans le cadre des élections.

John Dayal, journaliste catholique et activiste des droits fondamentaux, espérait que la Cour Suprême démente explicitement cette précédente décision, : « Le jugement de la Cour Suprême de l’Inde semble incomplet en ce qu’il laisse ouverte la possibilité de mêler la religion et la politique, attendu qu’elle ne dé-légitime pas ouvertement la décision en faveur de l'Hindutva ».

Il faudra voir, relève John Dayal, si la décision prise par la Cour Suprême aura un effet direct sur les groupes hindous fondamentalistes, comme elle pourrait l’avoir sur des partis "confessionnels", tels que ceux qui se déclarent musulmans.

Les chrétiens en Inde, en revanche, sont en état d'infériorité, car ils ne disposent pas de formations politiques propres, basées sur le facteur religieux, sauf dans l’Etat du Kerala ou dans le nord-est de l’Inde.

« Même s’il s’agit d’une décision historique, il faudra voir comment elle sera appliquée dans le cadre des prochaines élections dans l’ensemble du pays » remarque prudemment Michael Gonsalves, ancien Président de la Indian Catholic Press Association.
(source : Fides)

Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil