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du 5 au 10 mars 2017 (semaine 10)
 


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10 mars 2017 -- Soudan du Sud -
LES CONFLITS EN COURS ET LA PRIERE

" C’est une triste plaisanterie que d’entendre le Président du pays lancer des appels à la prière alors qu’au même moment ses militaires donnent la chasse à la population dans tout le Soudan du Sud", déclare Mgr Doggale.

" Pourquoi devrais-je participer à la prière nationale où il n’existe ni sainteté ni piété ? Dans un entretien accordé à "Voice of America", Mgr Santo Loku Pio Doggale, rejette ainsi l’invitation du Président Salva Kiir à participer à la journée de prière politique nationale organisée pour le 10 mars afin de prier pour la paix dans le pays, bouleversé par la guerre civile.

« L’Eglise n’est pas contre le gouvernement » affirme aussi Mgr Erkolano Lodu Tombe, évêque de Yei, au Soudan du Sud, qui a réaffirmé l’engagement des évêques catholiques à offrir un soutien au gouvernement au travers d’initiatives de paix. La Conférence épiscopale locale a récemment dénoncé les crimes de guerre commis par ses militaires et par d’autres groupes armés envers les civils.

Mais ils condamnent des événements indamissibles.

Les militaires du Président ont causé l’évacuation des populations Lango, Acholi, Madi, Kaku et Kuku dans les régions de l’Equatoria et des populations Shilluk dans le Haut Nil. « Des populations entières sont expulsées de leur terre ancestrale alors que leurs biens et leurs ressources sont pillés»

« Malgré les appels provenant de plusieurs parties visant à mettre un terme à la guerre, les meurtres, les viols, les évacuations forcées, les attaques contre les églises et les destructions de propriétés se poursuivent dans tout le pays » affirment les Evêques du Soudan du Sud dans leur message pastoral intitulé « Une voix crie dans le désert »

La guerre civile entre l’armée "régulière" et les rebelles s’est désormais transformée en une série de conflits à caractère ethnique qui ont bouleversé le pays, causant une très grave crise humanitaire.

« Notre pays est en proie à une crise humanitaire, à la famine, à l’insécurité et à la catastrophe économique. Notre population lutte durement simplement pour survivre » soulignent les évêques. « Il n’y a aucun doute que la famine a été causée par cet homme. Il est vrai que la sécheresse a frappé différentes parties du pays mais le manque de nourriture est dû à l’insécurité et à la mauvaise gestion économique ».

Dans leur message, les évêques réaffirme que « l’Eglise n’est pour ou contre personne, qu’il s’agisse du gouvernement ou de l’opposition. Nous sommes pour toutes les choses bonnes – la paix, la justice, l’amour, le pardon, la réconciliation, le respect de la loi, le bon gouvernement – et contre tous les maux – la violence, les meurtres, les viols, la torture, les saccages, la corruption, les détentions arbitraires, le tribalisme, les discriminations, l’oppression – quiconque commette de telles actions ».

« Nous sommes prêts au dialogue avec le gouvernement et entre ce dernier et l’opposition et ce à tout moment » concluent les évêques. (source : Fides)

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