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du 5 au 10 mars 2017 (semaine 10)
 


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10 mars 2017 - France
CE MARIAGE N'EST PAS LA SEULE SOLUTION CAR CE N'EST PAS LE SEUL PROBLEME

Pour Mgr Francis Bestion, membre de la commission pour les ministres ordonnés de la CEF, cette question de "viri probati" se pose surtout parce que nos communautés sont devenues des assemblées de personnes âgées

Mgr Bestion commente ainsi l'interview à "Die Zeit", où le pape François dit que le célibat optionnel n’est pas la solution. Je le comprends. Ce n’est pas la solution car ce n’est pas le problème."

" On se focalise sur les vocations et sur le célibat des prêtres, alors que le problème est une Église qui se soucie de la survie de ses structures au lieu de chercher à être missionnaire.

" Si notre inquiétude est de maintenir des structures qui existent depuis des siècles, c’est dramatique. Mon problème, en tant qu’évêque d’un diocèse rural, ce n’est pas d’avoir moins de prêtres, mais de ne pas avoir de jeunes prêtres.

" Je peux déjà ordonner des hommes mariés diacres, et les candidats ne se bousculent pas à ma porte. Même si l’on ouvrait l’ordination à des 'viri probati', je n’aurais sans doute pas beaucoup de candidats. Et même si j’ordonnais des viri probati, cela ne résoudrait pas le problème, qui est que nos communautés sont devenues des assemblées de personnes âgées.

" Ce n’est pas surprenant qu’il n’y ait pas de jeunes dans les séminaires, quand on voit la composition de nos assemblées ! L’inverse serait surprenant. Mais si l’on n’a aucun jeune prêtre, qui va être le ferment de la mission ? Même les laïcs engagés sont beaucoup plus investis dans la survie des structures existantes que dans l’évangélisation.

" Le défi fondamental est de faire vivre notre baptême, d’appeler davantage de jeunes, plutôt que de nous épuiser à faire survivre des structures héritées des siècles passés et qui ne correspondent plus à la vie d’aujourd’hui.

" En milieu rural, les jeunes pratiquants sont prêts à faire des kilomètres pour se rendre dans une paroisse où ils se sentent bien. Ils ne demandent pas à avoir un prêtre dans leur village. Ce qui me soucie n’est pas le célibat des prêtres, c’est qu’il n’y a personne pour annoncer l’Évangile.

" Le vrai problème est la crise profonde de la foi que traversent nos sociétés occidentales. Alors dans beaucoup de diocèses, on essaie de boucher les trous en faisant venir des prêtres de l’étranger. Mais ce n’est pas cela qui va répondre à la problématique essentielle : l’Église doit continuer à être fraternelle, missionnaire et appelante.

" Il ne s’agit pas de perdurer mais d’annoncer le Royaume de Dieu, même s’il faut pour cela laisser mourir un mode de fonctionnement passé. Il faut aussi savoir regarder ce qui est en train de naître. Mon grand espoir, aujourd’hui, est le nombre grandissant de catéchumènes adolescents et adultes. C’est là qu’il doit y avoir un travail d’accompagnement de la part de nos communautés." (source : .CEF)

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