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Du 9 au 15 avril 2017 (semaine 15)
 


-15 avril 2017
-Inde
LES NATIONALISTES ELIMINENT LA MINORITE CATHOLIQUE asie b.

Sans avoir remporté le vote populaire, les nationalistes hindous prennent la tête de l'Etatt de Goa, un Etat à l’importante minorité catholique. Au jeu des coalitions et des alliances, la majorité a ainsi basculé du côté du parti au pouvoir

Dans l’Etat côtier de Goa, au sud-ouest de l’Inde, le parti des nationalistes hindous du Premier ministre Narendra Modi a réussi l’exploit d’arracher une victoire électorale sans avoir remporté le vote populaire, au jeu des coalitions et des alliances,

La majorité a ainsi basculé du côté du parti au pouvoir à New Delhi, le BJP (Bharatiya Janata Party - Parti du peuple indien),
malgré un résultat insuffisant de 13 sièges obtenus à l’Assemblée législative locale qui en compte un total de 40. Le soutien de deux petites formations et de candidats indépendants a permis au BJP de former une coalition majoritaire.

Cette victoire vient s’ajouter aux trophées électoraux des nationalistes hindous. Le 11 mars, le BJP a fait un triomphe dans la plupart des cinq scrutins régionaux qui se sont déroulés en Inde en ce début d’année. Ce parti a remporté notamment l’Uttar Pradesh, un Etat de 200 millions d’habitants dont l’appartenance politique joue traditionnellement un rôle décisif à New Delhi.

Cette victoire écrasante est venue renforcer la position de Narendra Modi et de son parti dans le paysage politique national. Et, désormais, Goa rejoint la liste des Etats « safran », la couleur des nationalistes hindous. Treize sièges pour le BJP, dix-sept pour le Parti du Congrès

Cette couleur politique, basée sur l’identité d’une nation hindoue et sur un courant d’extrême-droite, contraste avec la culture de Goa, un petit Etat de 1,5 millions d’habitants où les églises blanches se dressent dans chaque village. Près de 26 % des Goanais sont chrétiens, principalement catholiques, contre 2,3 % à l’échelle de l’Inde.

Colonie portugaise à partir du début du XVIe siècle et durant 451 années, ancien terrain de prédilection des activités évangéliques et missionnaires (le diocèse de Goa a été fondé en 1533), Goa affiche des liens forts avec le catholicisme et incarne le rayonnement de l’Eglise catholique en Asie du Sud.

Cet Etat, qui dispose également d’un Code civil unique, abrite le diocèse catholique le plus important du pays (avec 660 000 fidèles – dont 350 000 pour le territoire de l’Etat de Goa), même s’il est l’un des plus petits en surface (4 200 km²).

Et comme dans les autres Etats du sud de l’Inde, l’influence des catholiques a développé une empreinte forte sur les institutions éducatives et de santé.

A l’issue du scrutin législatif de ce mois-ci, les observateurs ont également noté un record de 43 % de catholiques parmi les députés nouvellement élus. Ce 14 mars, Manohar Parrikar, le ministre de la Défense, a quitté le gouvernement fédéral à New Delhi pour reprendre les rênes de Goa.

« Le BJP a volé l’Etat de Goa et bafoué le souhait des électeurs, a commenté l’analyste Peter Ronald de Souza sur le site d’informations Scroll.in. Ces élections marquaient pourtant une véritable défaite pour le BJP. »

Cette semaine, des protestataires, rejoints par des catholiques, ont exprimé leur colère. « Nous ne pouvons pas accepter un gouvernement dirigé par le BJP », a déclaré le P. Eremito Rebelo, selon l’agence catholique d’information Ucanews.

Ce prêtre catholique, curé de Notre-Dame des neiges à Rachol, une paroisse dont l’origine remonte à 1521, jouit d’une fraiche notoriété à Goa pour avoir contenu ce mois-ci un incident délicat, après l’intervention de perturbateurs en pleine messe.

L’Eglise à Goa exerce une certaine influence politique, sans jamais pour autant nommer de parti, et cela en accord avec les exigences de la Cour suprême. (source : Mepasie)

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