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Du 9 au 15 avril 2017 (semaine 15)
 


-15 avril 2017

SOUSTRAIT PAR LA POLICE asie c

Dans le Fujian, à l’approche de la Semaine Sainte, un évêque « clandestin » a été soustrait à son diocèse par la police, et depuis le 6 avril, l’évêque de Mindong, un diocèse de la province côtière du Fujian, ne donne plus signe de vie.

Selon des sources ecclésiastiques locales, l’évêque n’a pas réapparu après avoir été convoqué par le Bureau local des Affaires religieuses et la Sécurité publique « pour études » durant vingt jours.

Si ce n’est pas la première fois que cet évêque est soumis à ce type de détention, il semble clair que les autorités locales cherchent, cette fois-ci, à tenir le chef de ce diocèse à l’écart de ses fidèles le temps des célébrations de la Semaine Sainte.

Mgr Vincent Guo Xijin est âgé de 59 ans. Ordonné évêque coadjuteur de Mindong (diocèse autrefois connu sous le nom de Funing) le 28 décembre 2008, il a pris la succession de Mgr Vincent Huang Shoucheng au décès de celui-ci, le 30 juillet dernier. Ordonné prêtre en 1984, Mgr Guo appartient à la partie « clandestine » de l’Eglise en Chine, et il exerce son ministère dans un diocèse particulièrement actif, où les catholiques, au nombre d’environ 90 000, pratiquent très majoritairement leur foi dans les structures « clandestines » de l’Eglise.

De ce fait, lui comme un certain nombre de prêtres du diocèse sont particulièrement surveillés par les autorités. A plusieurs reprises déjà, il a connu la prison ; ce fut le cas en 1990-1992, puis en 1993-1994 et à nouveau en 1996. Ces dernières années, il a passé plusieurs séjours en « résidence surveillée » dans des hôtels de la police, comme cela a été le cas en 2006 ou bien encore en novembre dernier.

Les pressions répétées des autorités sur Mgr Guo pourraient s’expliquer par le contexte particulier qui est celui de Mindong. En effet, si Mgr Guo est l’évêque légitime du diocèse aux yeux de Rome, le gouvernement chinois ne reconnaît pas ce dernier en tant que tel. Pékin considère que l’évêque du lieu est Mgr Zhan Silu, ordonné le 6 janvier 2000 en dehors de la communion avec Rome.

Très isolé depuis, tenu à l’écart par des catholiques qui ne souhaitent pas avoir affaire avec lui, Mgr Zhan figure aujourd’hui au nombre des sept évêques « illégitimes » de la partie « officielle » de l’Eglise pour qui Rome et Pékin cherchent une solution dans les négociations menées depuis bientôt trois ans.

Sur le terrain, dans le Fujian, les Affaires religieuses cherchent peut-être à faire pression sur Mgr Guo pour qu’il adhère à l’Association patriotique des catholiques chinois, une éventualité que, là encore, les fidèles de Mindong jugent peu plausible.

L’absence forcée de Mgr Guo passe mal auprès des catholiques de ce diocèse connu pour être plutôt bien doté en prêtres, religieuses et laïcs investis dans la mission de l’Eglise. Cité par Ucanews, un catholique local fustige l’attitude des autorités gouvernementales, leur reprochant de chercher à semer le trouble. « Comment osent-elles justifier l’enlèvement de notre évêque au moment même où les célébrations liturgiques requièrent sa présence ? »
(source : Mepasie.

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