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Du 26 au 30 avril 2017 (semaine 17)
 


- 30 avril 2017

REPRISE DES RELATIONS DE L'UNIVERSITE D'AL-AZHAR AVEC ROME z eglise f

Dans un message aux Egyptiens, le Pape déclarait le 25 avril espérer que son voyage au Caire “contribuera au dialogue interreligieux avec le monde islamique”, et à la reprise des relations entre le Saint-Siège et Al-Azhar, rompues en 2011.

En effet le 2 janvier 2011, au lendemain d’un attentat à la voiture piégée devant une église copte d’Alexandrie, le Pape Benoît XVI avait dénoncé une “stratégie de violences” menée envers les chrétiens et le “lâche geste de mort” qu’est celui de poser des bombes.

Malgré les démentis du Saint-Siège, Ahmed Al-Tayeb, grand imam d’Al-Azhar, y avait vu une ingérence et l’institution islamique avait unilatéralement décidé le 20 janvier de rompre ses relations avec le Saint-Siège. Selon un islamologue, cette occasion n’avait été qu’un prétexte pour rompre les relations.

Ce n’était en effet pas la première fois que des tensions apparaissaient entre l’université sunnite et le Saint-Siège, sous le pontificat de Benoît XVI. En mars 2007, quelques mois après son discours à Ratisbonne, en Bavière, qui avait suscité une grande controverse, le grand imam avait décidé au dernier moment d’annuler une visite au Vatican.

Le Père Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, avait soutenu que cette visite était seulement “reportée”, mais aucune rencontre entre les deux hommes n’avait suivi.

En février 2013, à l’annonce de la renonciation de Benoît XVI, la mosquée égyptienne avait estimé dans un communiqué qu’il n’y avait pas de “problèmes avec le Vatican, mais avec le Pape allemand”, laissant entendre que l’élection d’un nouveau pontife pourrait renouer le dialogue.

Elle avait ainsi envoyé le 20 mars ses vœux au Pape François récemment élu, souhaitant un pontificat sous des “valeurs communes” pour ouvrir une “époque positive pour tous les peuples”.

Trois mois plus tard, Al-Azhar s’était montrée ouverte à une reprise du dialogue avec le Vatican, sous condition que le pontife romain fasse “un pas en avant” comme par exemple “une intervention où il dirait que l’islam est une religion pacifique, que les musulmans ne cherchent ni la guerre ni la violence”.

Sans répondre directement à ces attentes, le Pape avait adressé un message aux musulmans le 2 août de la même année, à l’occasion de la fin du ramadan, en lieu et place du traditionnel message du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux.

Le Pape avait expliqué ce geste en envoyant ses salutations “comme expression d’estime et d’amitié envers tous les musulmans, spécialement envers leurs chefs religieux”.

Pour le cardinal Jean-Louis Tauran, président de ce conseil pontifical, le Pape voulait ainsi “montrer le grand respect qu’il a pour les croyants de l’islam” et que le dialogue islamo-chrétien était “une des priorités de son pontificat”.

Les appels au dialogue se multiplient. Dans l’Exhortation apostolique "Evangelii Gaudium," publiée en novembre 2013, le Pape appelait au dialogue avec l’islam, estimant que “le véritable islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence”.

Le 31 juillet 2016 lors de la conférence de presse dans l’avion de retour des JMJ en Pologne, le Pape avait estimé qu’il n’était “pas juste d’identifier l’islam avec la violence”. “Et je sais ce qu’ils [les musulmans, ndlr] pensent: ils cherchent la paix, la rencontre”, avait-il ajouté.

Les relations entre le Saint-Siège et l’institution sunnite avaient repris formellement quelques mois avant cette dernière déclaration, et avec la visite au Vatican le 23 mai 2016 du grand imam Ahmed Al-Tayeb. “Le message, c’est la rencontre”, avait alors lancé le Pape François.

Le voyage en Egypte vient confirmer la reprise profondes des relations. Il est invité par les autorités officielles, par toutes les instances religieuses catholiques, mais aussi par Al-Azhar.(source
: News.va)

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