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Du 26 au 30 avril 2017 (semaine 17)
 


- 30 avril 2017

QUAND SAINT FRANCOIS RECEVAIT LE SULTAN D'EGYPTE egli g

Le voyage du Pape évoque un lointain précédent: : qui est la rencontre de saint François d’Assise avec le sultan Malik al-Kamil, en 1219. Même si tous les détails ne sont pas avérés, ils sont toujours discutés près de huit siècles plus tard.

En 1219, la guerre fait rage entre les Croisés et l’Islam. Deux siècles plus tôt, le tombeau du Christ a été réduit en poussière par les troupes du sultan. Dans la plaine égyptienne de Damiette, dans le delta du Nil, les deux armées se font face. Le sultan al-Kamil a publié un décret promettant une forte récompense en or à quiconque apporterait la tête d’un chrétien.

De leur côté, les Croisés commandés par Pélage essaient de prendre le port de Damiette, avec l’intention de conquérir l’Egypte. Deux tentatives préalables pour prêcher l’Evangile

C’est dans ces circonstances que saint Francois décide, avec son compagnon le frère Illuminé, d’aller prêcher l’Evangile chez les musulmans.

A deux reprises, le Poverello avait déjà essayé de se rendre en Terre Sainte pour faire connaître le Christ, mais sans succès.

Le seul récit détaillé sur cet épisode dont disposent les historiens est signé de saint Bonaventure, postérieur de plus d’un siècle à l’événement, et surtout, il se veut avant tout une épopée à la gloire du saint fondateur de l’ordre franciscain. C

Capturé par les Sarrasins en tentant de franchir leurs lignes, raconte ainsi saint Bonaventure, François demande à voir le sultan, ce qu’il obtient. Le neveu de Saladin le reçoit avec beaucoup de courtoisie, mais c'est un échec, car le saint n’a pas réussi à convaincre le sultan du bien-fondé de la religion chrétienne. Ni même obtenu la palme du martyre.

Pendant sept siècles, l’épisode resta donc relativement passé sous silence par les hagiographes de saint François. Même si les “Fioretti” de saint François rapportent qu’à la fin, le sultan lui aurait glissé: “Frère François, je me convertirai très volontiers à la foi du Christ, mais je crains de le faire maintenant; car si les gens d’ici l’apprenaient ils me tueraient avec toi et tous tes compagnons”.

Mais le P. Gwenolé Jeusset qui est intervenu à Assise, le 19 septembre 2016, lors du rassemblement des religions et des cultures pour la paix, a rappelé cet épisode ancien.

L’ancien responsable de la Commission franciscaine pour les relations avec les musulmans et membre de la Commission islam du Vatican, a ajouté un détail quasiment oublié jusqu’au 20e siècle. Il s’agit de la méditation que saint François lui-même a tiré de son expérience.

“Les frères qui s’en vont parmi les musulmans et autres non-chrétiens, écrit saint François d’Assise, peuvent envisager leur rôle spirituel de deux manières: ou bien, ne faire ni procès ni disputes, être soumis à toute créature humaine à cause de Dieu, et confesser simplement qu’ils sont chrétiens”.

Ou bien, poursuit-il, “s’ils voient que telle est la volonté de Dieu, annoncer la Parole de Dieu afin que les non-chrétiens croient au Dieu tout puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, Créateur de toutes choses, et en son Fils Rédempteur et Sauveur, se fassent baptiser et deviennent chrétiens”.

Le sultan n’oublia pas le sourire de François, sa douceur dans l’expression d’une foi sans limite. Peut-être ce souvenir fut-il décisif lorsqu’il décida, dix années plus tard, alors qu’aucune force ne l’y contraignait, de rendre Jérusalem aux chrétiens”.

Ainsi, “ce que les armées venues d’Europe n’avaient pu obtenir, sans doute le regard clair de François avait-il poursuivi son lent travail dans la conscience de cet homme ouvert à la pensée des autres”. (source : cath.ch)

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