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FlashPress - Infocatho |
Du 17 au 20 juillet 2017 (semaine 29) |
À la suite de Jean XXIII, que taraudait déjà la question des changements politiques, économiques, culturels et technologiques du monde après la Seconde Guerre mondiale, Paul VI oriente donc la doctrine sociale de l’Église de la question ouvrière à une pensée plus globale sur le développement au sens large. « Il ne s’agit pas seulement de vaincre la faim ni même de faire reculer la pauvreté. Le combat contre la misère, urgent et nécessaire, est insuffisant, insiste-t-il. Il s’agit de construire un monde où tout homme, sans exception de race, de religion, de nationalité, puisse vivre une vie pleinement humaine, affranchie des servitudes qui lui viennent des hommes et d’une nature insuffisamment maîtrisée ; un monde où la liberté ne soit pas un vain mot et où le pauvre Lazare puisse s’asseoir à la même table que le riche ». « Ce texte pose en effet les premiers jalons d’une conception proprement religieuse du développement qui, complétée par les écrits de ses successeurs, s’écartera graduellement du projet moderne de prospérité économique et technique des nations », estime le sociologue des religions Ludovic Bertina. Vingt ans après "Populorum progressio, Jean-Paul II approfondira à son tour, dans Sollicitudo rei socialis (1987), la pensée de Paul VI critiquant un développement trop fondé sur l’économie. « De nos jours le sous-développement n’est pas seulement économique, y explique-t-il, il est également culturel, politique et tout simplement humain (…). Il faut donc ici se demander si la réalité si triste d’aujourd’hui n’est pas le résultat, au moins partiel, d’une conception trop étroite, à savoir surtout économique du développement ». Cette prise en compte des questions environnementales par les papes n’est pas nouvelle. Dès 1971, dans sa lettre Octogesima adveniens, Paul VI mettait en garde contre « les conséquences aussi dramatiques qu’inattendues de l’activité humaine ». « Brusquement l’homme en prend conscience : par une exploitation inconsidérée de la nature il risque de la détruire et d’être à son tour la victime de cette dégradation », relevait-il (n. 21). La question sera aussi reprise, à leur tour, par Jean-Paul II et Benoît XVI qui développent le concept plus large d’« écologie humaine ». Dans Caritas in veritate (2009), le pape Benoit XVI insiste notamment sur la cohérence entre protection de l’environnement et défense de la vie humaine, appelant au respect des écosystèmes et à la protection de l’homme contre une technique pouvant le dénaturer. (source : .VIS) |